Le Bmp et l’opposition se séparent à nouveau dos à dos

Actualités

Réunis en séance plénière ce jeudi 28 mars 2019, les députés de la 7ème législature n’ont pu accorder leur violon pour sortir enfin le pays de la période pré-électorale dans laquelle il se trouve depuis quelques temps.

Une fois encore, les députés du Bmp et de l’opposition se sont séparé dos à dos au sujet de la recherche du consensus pour des élections législatives inclusives. La séance plénière de ce jeudi qui était très attendue pour connaître un début de solution dans le dénouement de ladite crise, n’a malheureusement rien apporté. Pis, les positions se sont davantage radicalisées. Le consensus n’étant pas été trouvé, le rapport de la commission des lois qui a travaillé sur les propositions des lois dérogatoires de la commission parlementaire paritaire, après un débat houleux n’a pas pu être soumis au vote de la plénière. Puisque la possibilité de rejet de ce rapport était très forte au regard des propos tenus par les députés des deux camps.
L’autre aspect du débat général qu’a souligné le président Adrien Houngbédji, c’est cette volonté de ses collègues à toujours poursuivre les débats. Les propositions de lois dérogatoires de la commission paritaire du parlement étant mis de côté, les députés vont explorer d’autres portes de sortie pour ces élections législatives tant attendues. C’est sur cette note d’espoir que le président de l’Assemblée Nationale a suspendu la séance de ce jeudi pour reprendre ce vendredi 29 mars 2019

Lire les propos de quelques députés au cours du débat général

He Nourénou Atchadé, de la minorité parlementaire

« …Je voudrais vous témoigner ma gratitude personnelle. Le 6 Mars 2019, le Chef de l’Etat vous a confié une mission de médiation. Et nous déjà au niveau de l’opposition, on se disait déjà que c’est une mission difficile qu’on vous confiait. C’est une mission s’il faut le caricaturer c’est comme on vous donne un mouton et on garde la corde. Le Président Patrice Talon continue de garder la corde. Si de bonne foi le Président de la République ait demandé de revoir les textes et sa majorité qui a l’habitude de faire les choses avec diligence ait pondu un rapport sans qu’on aille dans le fond. Peut être que le comportement de nos camarades est humain. Parce que tout le temps ils nous ont servi qu’ils ne sont demandeurs de rien. Je crois qu’il doit avoir grincement de dent ou rébellion. Et c’est ce qu’on est en train de constater. Si FCBE doit participer aux élections dans la septième circonscription électorale, je pense que les chances des gens sont hypothéquées. Pareil pour le Prd s’il doit participer aux élections dans la 19ème circonscription électorale, les chances des gens sont hypothéquées. Quelle est cette démocratie que nous vivons en ce moment ? Est-ce dans ces mêmes conditions que vous avez pris le pouvoir ? Le gouvernement qui vous a donné le pouvoir, est ce dans ces conditions qu’il vous l’avait donné ? Je vous invite à vous détromper. Vous avez la police, l’armée mais sachez qu’ils appartiennent aux béninois. Détrompez-vous quelque soit ce que vous ferez, la police est républicaine. Si c’est sur elle que vous comptez, vous aller déchanter. Le peuple nous observe, le peuple n’acceptera pas… »

He Guy Mitokpè, de la minorité parlementaire

« …J’ai assisté aux travaux de la commission des lois, mais j’en suis sorti déçu. Je suis d’autant plus déçu qu’au cours des travaux à la commission des lois, des gens ne pensaient pas à leur pays mais la stratégie mise sur pied pour leur reconduction. Monsieur le Président les gens là veulent bruler le pays. Mais nous allons les aider à sauver la démocratie. Parce qu’en réalité, les enfants intelligents ne viennent pas du vendre d’une seule femme. Dieu a partagé l’intelligence à tous les enfants. Quelqu’un était au pouvoir et il a accepté que vous déposiez votre candidature. Et vous avez battu le candidat de cette personne et nous avons accepté que c’etait juste de vous remettre le pouvoir parce que vous avez gagné les élections. Ce sont les faits qui produisent les kamikazes, ce sont les faits qui produisent les rebelles. Nous rentrerons dans nos droits. Que 62 personnes prennent en otage tout un peuple. Les députés qui disent que la commission des lois est incompétente pour étudier un texte, on est où là ? Il n’aura pas de conflit post électoral. Il n’aura pas d’élection. Ça c’est un gay politique. C’est un braquage en plein jour. Parce que ceux que la nature a amené à être des rebelles, ils n’ont pas deux têtes. Ils ne peuvent pas jouer contre l’héritage de notre pays…. »

He Rachidi Gbadamassi, de la majorité parlementaire

« …Nous sommes partisans de la paix et de la non violence. C’est vrai nul n’a le monopole de la paix. Nul n’a le monopole de la violence non plus. Rien ne se passera au Bénin. Ce qui va se passer c’est la paix. Je ne veux pas faire preuve de myopie intellectuelle ni de la discopathie intellectuelle. Ils vous ont récusé parce qu’ils ne veulent pas aller aux élections…. »

Propos recueillis par Fréjus MASSIHOUNTON