Les experts évaluateurs du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) séjournent au Bénin du 25 Février au 13 Mars prochain dans le cadre de l’organisation du 2e cycle d’évaluation mutuelle du dispositif de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La cérémonie officielle d’envoi en mission s’est déroulée ce lundi 25 février à Cotonou en présence du Ministre de l’Enseignement Supérieur, Mme Marie-Odile Attanasso, représentant son homologue des Finances et de l’Economie.
Pendant trois semaines, ces experts vont parcourir les administrations publiques, les autorités d’enquête et de poursuite pénales, les autorités de supervision et de contrôle, les autorités d’écoute, les institutions financières et bancaires, les entreprises financières pour rencontrer les acteurs publics et privés impliqués dans la mise enoeuvre des mesures de lutte contre la criminalité transfrontalière, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ce sera l’occasion pour eux de se rendre compte de l’expertise nationale en la matière et les efforts consentis tous les jours par le Bénin pour freiner le développement de l’activité financière criminelle.Au nom de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières du Bénin (CENTIF-Bénin), le président Thomas Azandossessi a exprimé toute sa gratitude à tous les présidents d’institutions, ainsi que les trois ministres du GIABA, notamment le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique ainsi que le ministre de la Justice, de la législation et des droits de l’homme pour leur implication personnelle dans les travaux préparatoires du présent exercice de l’Evaluation nationale du dispositif de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
C’est le 17 Mai 2018 que le Directeur général du GIABAa, à travers une correspondance, saisi le Ministre de l’Economie et des finances de la tenue au Bénin de cette évaluation du 25 Février au 13 Mars 2019, informe le président Thomas Azandossessi. Le Ministre des finances a répondu favorablement parce qu’il s’inscrit dans la droite ligne de la 9e Réunion plénière des commissions techniques du GIABA de Mai 2015, tenue à Abidjan en Côte-d’Ivoire. « En marquant son accord pour la tenue de cet exercice, le ministre savait qu’il s’agira de passage en revue détaillé et approfondi de tous les critères retenus par la communauté internationale, à travers les normes du Groupe d’action financière internationale (GAFI) pour s’assurer à la fois de la conformité et de l’efficacité du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », indique Thomas Azandossessi. Il ajoute que les autorités au plus haut niveau du Bénin, en autorisant la tenue de cette évaluation savaient que les fruits de leurs efforts fourniront à la communauté internationale, des informations axées sur la bonne gouvernance afin de sécuriser les investissements au Bénin. « Chers experts évaluateurs, c’est dire en toute connaissance de cause que notre pays a accepté de se soumettre à bonne date à cette évaluation mutuelle. C’est également pour nous une fierté et un honneur de vous recevoir ici et de vous dire que votre mission ne souffrira d’aucune faille. Vous aurez la franchise sincère de collaboration de tous les acteurs que vous rencontrerez suivant votre planning », a-t-il souligné.
« La création du GIABA est une réponse majeure et la contribution de la CEDEAO à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Institution spécialisée de la CEDEAO, elle est chargée du renforcement des capacités des États membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région puis procède à des Evaluations mutuelles des Etats membres conformément aux normes du GAFI et à la législation habilitante », a rappelé M. Kimélabalou Aba, président du GIABA. Il insiste sur l’organisation de cette évaluation mutuelle qui traduit bien la volonté des autorités au plus haut niveau de la lutte contre la criminalité financière transfrontalière et le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. « Les Etats membres du GIABA consentent à se soumettre au processus d’évaluation mutuelle conformément aux normes internationales de prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, contenues aux Articles 12 à 14 des statuts du GIABA. Les Evaluations consistent à évaluer si les lois, les règlements ou d’autres mesures nécessaires, requises en vertu des critères essentiels sont en vigueur et s’il y a eu une mise en œuvre pleine et appropriée des mesures nécessaires et si le système de LBC/FT mis en place est efficace », expliquele président du GIABA. Il fait observer que le deuxième cycle d’évaluation entamé en 2016 concerne la conformité technique et l’évaluation des spécificités. Pour la parfaite réussite de l’évaluation, il invite les acteurs qui recevront les experts évaluateurs à se rendre disponibles pour donner des informations appropriées.
Représentant son collègue de l’Economie et des Finances, le Ministre Marie-Odile Attanasso a tout d’abord rappelé les efforts consentis par le Gouvernement du Président Patrice Talon pour enrayer au Bénin la délinquance financière et les crimes économiques. Elle a cité l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte à travers un plan d’actions de mise en œuvre des recommandations issues de l’évaluation nationale des risques, l’adoption d’une nouvelle loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, la loi N°2018-17 promulguée par le Chef de l’Etat le 25 juillet 2018, le renforcement des attributions et des prérogatives de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) à travers un nouveau décret portant AOF de la CENTIF qui lui confère désormais le statut d’autorité administrative ou de service administratif, la création d’une Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) pour poursuivre et réprimer les délinquants financiers et la désignation d’une autorité compétente en matière de gel des avoirs des criminels. « C’est fort de toutes ses réformes engagées que le Bénin, dans le strict respect du calendrier retenu par le GIABA, a accepté de se soumettre à la présente évaluation mutuelle du second cycle, afin de bénéficier de l’expertise de ses pairs pour davantage renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à partir des recommandations pertinentes qui seront formulées à l’issue des travaux », indique-t-elle. Au regard de l’engagement politique du Chef de l’Etat, le Ministre Marie-Odile Attanassoinvite tous les acteurs concernés du secteur public comme du secteur privéà s’impliquer et à collaborer avec les experts-évaluateurs dont la principale mission est d’aider à identifier les non-conformités qui empêcheraient l’efficacité de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.