La direction des partis politiques est longtemps restée une affaire d’hommes au Bénin. Même si certaines femmes dirigent certains partis, il s’agit de partis « unipersonnels ». Mais le 18 février, les instances statutaires du parti Congrès du Peuple pour le Progrès (CPP) ont élu une femme, Christhelle Dossi Houndonougbo, au poste de Président. Un mérite pour celle à qui a été confiée jusque-là le poste de secrétaire à la communication du parti surtout que cela intervient au moment où est commémoré l’anniversaire de la conférence nationale qui a ouvert la porte à la démocratie au Bénin.
C’est une première. Pour la première fois, les instances d’un parti « non unipersonnel » ont fait confiance à une dame, plus est une jeune femme en la portant à la présidence.
C’est avec grand intérêt que la classe politique béninoise notamment a appris qu’une femme est devenue chef à l’issue des travaux du congrès du CPP. C’est pour la première fois dans son histoire que le CPP confie ce prestigieux poste à une femme. Surtout qu’au sein du parti, les cadres hommes sont légion. Le vote interne au parti a été organisé ce samedi 18 février à la salle de conférence du Palais des sports du stade Général Mathieu Kérékou. Et c’est à l’unanimité que Christhelle Houndonougbo succède à Evariste Adda, le président sortant. Jean Gounongbé, ancien président et cacique du parti, a donné son onction à l’élection de Christhelle Houndonougbo.
Diplômée en droit, Christhelle Houndonougbo est passée par le journalisme avant de faire son entrée en politique. Elle adhère au CPP en 2010, soit treize ans après la création de ce parti en 1997. Christhelle Houndonougbo a occupé d’important poste au ministère de l’enseignement supérieur puis celui de conseiller au ministère des sports et Directrice du Centre des Ouevres Universitaires et Sociales de l’Université d’Abomey-Calavi. Son ascension à ce prestigieux poste de président du parti CPP est un mérite. L’histoire retiendra que c’est après 27 ans de la mise en route de la conférence nationale des forces vives de la nation et de la démocratie, que le Bénin a enregistré la première femme chef d’un parti non « uni personnel », portée par les instances statutaires du parti.
Une femme élue présidente d’un parti politique au Bénin est un acte de bravoure au vu de l’omniprésence des hommes dans cette arène. Sous le mandat de Christhelle Houndonougbo, le CPP apportera sa partition pour le renforcement de l’État de droit et de la démocratie. Il est vrai, le plus dur commence pour la présidente du CPP. Les adversités internes et externes et autres intoxications ne vont pas manquer.
Gnonnou Zogbin (la femme lumière, en langue locale fon) qu’on l’appelle communément s’est dite consciente de sa « lourde responsabilité ». Elle est consciente de l’ampleur de la tâche à elle confiée. Elle ne cache pas sa détermination à porter les idéaux du parti avec engagement, loyauté, dextérité, courage et sérénité. Elle « appelle la jeunesse à un sursaut patriotique, dans une alliance sans cesse renouvelée à travers l’amour de notre patrie commune, l’amour du Bénin qui gagne, l’amour de la patrie pour parachever la structuration de nos ambitions légitimes parmi lesquelles, la bonne gestion du ‘’pays Bénin’’ ». Et parlant des chantiers à aborder par le nouveau bureau qu’elle dirige, Christhelle Houndonougbo citre entre autres, la relance et le rayonnement du Cpp. Wait and see !