La 37e Journée internationale de lutte contre la drogue a été célébrée ce 26 juin 2024 dans la commune de Kétou. Mais avant, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Allassane Séidou a adressé un message à la nation béninoise révélant le thème retenu en 2024 par les Nations unies : « Les faits sont là, investissez dans la prévention ». Au Bénin, les autorités sont déterminées à lutter contre ce fléau de santé publique, qui décime les bras valides, à travers la prévention et la répression.
L’organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a profité de la célébration de la 37e Journée internationale de lutte contre la drogue pour publier ce 26 juin 2024 un rapport accablant de nombreux Etats de l’Afrique de l’ouest dans le trafic illicite de drogue faisant état de saisie de 120 tonnes de cocaïne depuis 2019.
Si les États comme le Sénégal, le Cap Vert, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée Bissau, la Sierra Leone sont cités, le Bénin est tout aussi épinglé comme étant une plaque tournante de ce malheureux trafic. Mais à y voir de près, le Bénin est très avancé dans la prévention et la répression avec le dispositif mis en place pour mettre en déroute l’ingéniosité des trafiquants et prévenir la jeunesse béninoise à s’épanouir pour s’éloigner de ce fléau des temps modernes.
Au niveau de la prévention, le Bénin est champion depuis des décennies avec la mise en place du Comité interministériel de lutte contre l’abus des substances psychotropes (CILAS), piloté par le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique en collaboration avec le ministères des affaires sociales et de la santé assisté des partenaires notamment l’ONUDC ce qui a contribué à la mise en place au centre psychiatrique de Jacquot de l’unité de désintoxication des jeunes en vue de leur réhabilitation et de leur réinsertion dans la vie sociale. A cela, il faut ajouter depuis 2016 l’instauration des classes sportives pour occuper les jeunes à la pratique du sport et la détection des talents, une entreprise qui porte ses fruits avec les prouesses répétées des jeunes dans le domaine de la pratique du sport, toute chose qui contribue à leur épanouissement et qui les éloigne des milieux peu orthodoxes de consommation de drogue.
Il faut aussi rappeler que l’ Office béninois des sports scolaire et universitaire (OBSSU) a innové en ajoutant un volet formation dans l’exercice 2024 pour renforcer les capacités des jeunes dans divers disciplines sportives et coaching.
Sur le plan de la répression, c’est l’Office central du trafic illicite des drogues et précurseurs (OCERTID) qui est champion dans les stratégies qui contribue à mettre en déroute l’ingéniosité des trafiquants avec la saisie de plusieurs dizaines de tonnes de cocaïne, d’héroïne, d’amphétamines, de chanvre indien. Mais en 2008, l’ ONUDC a renforcé le dispositif de contrôle dans la façade maritime en instaurant l’Unité Mixte de Contrôle des Containers (UMCC) au port autonome de Cotonou pour surveiller le mouvement du trafic. Et comme cela ne suffisait pas, le Bénin a renforcé sa machine de répression dans les aéroports avec la Cellule Anti Trafics (CAT) et la création en 2018 de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Cette cour a découragé de nombreux trafiquants avec des condamnations à de lourdes peines allant de 10 à 20 ans minimum en cas de preuves liées au trafic de stupéfiants.
Enfin, le gouvernement du président Talon a mis en place l’Agence nationale de recouvrement des avoirs confisqués et saisis ( ANARACS), une structure appelée désormais à détruire les nombreuses tonnes de drogue sous scellées à la greffe de la CRIET en toute transparence.
Il faut saluer la détermination de la police républicaine dans la répression des drogues malgré les pressions de la pègre, la preuve à l’approche du 26 juin, les unités de police républicaine sur l’étendue du territoire national ont multiplié les exploits pour nettoyer les zones criminogènes et saisir des tonnes de substances psychotropes.
Adrien HOUNVENOU