30 ans après la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), des jeunes du monde entier se retrouvent à Cotonou pour un dialogue mondial. Au cœur des échanges, des problématiques liées à la santé sexuelle et reproductive, les taux de morbidité et de mortalité, l’éducation, le genre, les changements climatiques, etc. Les travaux prévus pour durer deux jours ont été officiellement ouverts jeudi 04 avril 2024 au Palais des congrès par le ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, représentant le chef de l’Etat.
Les travaux du premier Forum mondial sur la jeunesse ont été ouverts jeudi 4 avril par le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané. Ils sont des jeunes venus de plus de 130 pays du monde à prendre part aux assises qui se déroulent au Palais des congrès à Cotonou, pour un dialogue mondial. Et ce, 30 ans après la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).
Au menu des échanges, des problématiques liées à la santé sexuelle et reproductive, les taux de morbidité et de mortalité, l’éducation, le genre, les changements climatiques, etc. Les travaux ont été ouverts en présence de la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata, des membres du gouvernement, des présidents d’institutions de la République, de la secrétaire exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), du directeur du développement social et ambassadeur pour les droits de la femme et l’égalité des genres au ministère des affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, Peter Derrek, du sous-secrétaire chargé des politiques de développement au ministère des affaires étrangères du Royaume du Danemark, Olé Thonke, et plusieurs autres personnalités.
Au pupitre, le directeur du développement social et ambassadeur pour les droits de la femme et l’égalité du genre au ministère des affaires étrangères du royaume des Pays-Bas, exprime sa satisfaction de voir autant de jeunes à Cotonou pour discuter des questions de santé, et des droits sexuels et reproductifs. Peter Derrek salue les « progrès importants » réalisés depuis la CIPD en ce qui concerne l’accès aux méthodes contraceptives, la baisse de 30% de la mortalité maternelle depuis l’an 2000, la diminution du nombre de mariages d’enfants, etc. Ces résultats selon lui, ne sauraient être considérés comme des acquis. A l’en croire, beaucoup de femmes n’ont toujours pas la possibilité de prendre les décisions concernant leurs propres corps. « Chaque année, plus de 07 millions de filles de moins de 18 ans accouchent, 609 millions de femmes dans le monde aujourd’hui ont été mariés précocement pendant leur enfance », a-t-il déploré. « La planification familiale n’est que l’égalité de genre et cette égalité de genre est aussi bien importante pour les hommes que pour les femmes parce qu’un monde plus égalitaire signifie un monde plus sûr, un monde plus prospère et un monde plus juste », a fait savoir le diplomate belge exhortant les hommes à s’engager davantage et à promouvoir « la masculinité positive ».
Francine G. Dansi, étudiante à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et Mousseratou Lopez, ont porté la voix des jeunes.
« Les préoccupations de la jeunesse sont intergénérationnelles », a déclaré l’étudiante à l’UAC. Elle remercie le comité d’organisation pour avoir associé les jeunes à cette conférence afin de construire ensemble, l’avenir du plan d’action de la CIPD. « Les préoccupations de la jeunesse sont intergénérationnelles », ajoute-t-elle, fière de la conférence organisée au profit des jeunes. Et à Francine G. Dansi de poursuivre : « Etre jeune, c’est bien évidemment une offre d’énergie très positive et d’innovation immédiatement disponible pour les actions concrètes en faveur du développement durable ».
En dépit des progrès réalisés ces dernières années dans la mise en œuvre du plan d’action de la CIPD, les jeunes dans le monde se retrouvent à un moment critique. Ils ont, en effet, hérité d’une série de défis complexes liés aux inégalités, à l’insécurité sous toutes ses formes, le manque d’emploi et d’emplois décent, le non-respect des droits de l’homme, la dégradation de l’environnement, la migration irrégulière etc.
Aussi, les opportunités économiques sont de plus en plus limitées. Contraintes plus aggravées encore plus pour les jeunes femmes, marginalisées en raison de fortes pressions, a déploré l’étudiante. Elle a remercié le chef de l’Etat pour son engagement dans le renforcement du capital humain « compétent et compétitif ». Francine G. Dansi demande d’ apprécier également l’adoption de la stratégie nationale de l’enseignement et la formation technique et professionnelle qui donnent désormais de meilleures chances d’avoir un emploi. Elle évoque aussi les mesures prises en faveur des femmes et surtout des filles parfois soumis aux harcèlements de leurs enseignants.
Pour ce dialogue, les jeunes selon la porte-parole, comptent échanger des idées latentes dans leurs esprits et dans leurs cœurs. Mais les prendre en compte rassure et renforce leur espérance quant à la bonne qualité et l’inclusivité des interventions publiques.
Au nom des jeunes, leur porte-parole prend l’engagement que les jeunes feront preuve de sérieux et de responsabilité durant les travaux.
Selon la porte-parole, en venant à ces assises, les jeunes savent qu’ils viennent non pas pour agir pour leur seul compte, mais aussi pour le compte de milliards de jeunes qui souhaitent que les jeunes soient dignes de leurs ambitions et de leurs attentes. Elle formule le vœu que de cette conférence, découlent des résolutions pertinentes qui pourront inspirer les actions des dirigeants. Se référant à la diversité de leurs provenances, elle dit être rassurée que les objectifs du dialogue mondial seront atteints.
Mousseratou Lopez, qui est intervenu après Francine G. Dansi demande, met l’accent sur la capacité des jeunes à changer le monde. Après avoir exprimé le souhait d’un monde où les femmes et les filles ont des opportunités de réussir, elle a remercié l’UNFPA pour son engagement et d’avoir ouvert l’espace pour permettre aux jeunes de discuter.
Mousseratou Lopez a réaffirmé l’engagement des jeunes, elle rassuré que les participants à ce Forum mondial prendront part à toutes les étapes de la conférence, la planification, la sélection, les panels, etc.
Au pupitre pour ouvrir officiellement le forum, le ministre d’Etat fait savoir que la jeunesse d’aujourd’hui constitue la génération la plus nombreuse que le monde n’ait jamais connue ; et les outils à leur disposition pour communiquer et agir, sont sans précédents.
Au nombre des défis importants à relever par cette jeunesse, le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané cite la formation, l’emploi, la migration, les violences, la santé sexuelle et reproductive, la croissance des inégalités, les changements climatiques, et l’engagement politique et social.
A en croire le représentant du chef de l’Etat, la conférence de Cotonou vise, entre autres, à murir la réflexion sur ces sujets et à identifier les progrès possibles. Il formule le vœu de voir les jeunes continuer à apporter de nouvelles idées qui permettent de changer le monde. Le ministre d’Etat a aussi dit son satisfecit des nombreux changements et innovations observés ces derniers temps grâce aux jeunes. A titre illustratif, il évoque le réseau social Facebook, créé par un jeune.
Avant de procéder au lancement officiel du premier Forum mondial sur la jeunesse Abdoulaye Bio Tchané a exhorté les jeunes à plus d’ambition, à produire des réflexions transformatrices et triomphantes, et d’avoir à l’esprit, qu’ils seront les futurs dirigeants.
Les travaux de cette conférence mondiale sur la jeunesse s’achèvent ce vendredi 05 avril 2024.
S.E.