Au cours de son interview à France 24, Laurent Gbagbo est revenu sur sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne dans l’affaire du « casse de la BCEAO », alors qu’il était enfermé à la Cour pénale internationale. L’ancien président la rejette. Depuis son retour en Côte d’Ivoire, il est libre de ses mouvements mais n’a toujours pas bénéficié d’une grâce ou d’une amnistie. Mercredi 20 octobre, le gouvernement a répondu à l’ex-chef d’État : il demeure poursuivi dans cette affaire.
Dans un long entretien accordé à France 24, Laurent Gbagbo a réclamé de nouveau la libération des prisonniers civils et militaires, détenus depuis la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait au moins 3 000 morts. Le sujet de sa propre condamnation, par la justice ivoirienne, à 20 ans de prison dans l’affaire du « casse de la BCEAO » a aussi été abordé.
Depuis son retour en Côte d’Ivoire, le 17 juin dernier, Laurent Gbagbo n’a jamais été inquiété par cette décision de justice, et répète n’attendre aucune amnistie présidentielle pour lever cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête :
« Je n’ai jamais braqué une banque. La BCEAO a été braquée par pas mal de braqueurs, par des rebelles. Et c’est Gbagbo qu’on condamne à 20 ans ? On ne va pas me faire admettre ce qui est inadmissible. »
« M. Gbagbo a beaucoup de conflits à régler, y compris avec sa propre personne »
Pour réponse, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a précisé mercredi que ce jugement restait valide malgré l’acquittement de Laurent Gbagbo par la CPI pour crimes contre l’humanité :
« M. Laurent Gbagbo a beau être étonné, il demeure poursuivi devant la justice ivoirienne. Je ne veux pas faire plus de commentaires sur les propos de M. Laurent Gbagbo, qui a beaucoup de conflits à régler, y compris des conflits avec sa propre personne. »
Le gouvernement indique tout de même que le président Alassane Ouattara a salué la présence du parti au pouvoir lors de la création de la nouvelle formation politique de Laurent Gbagbo, le week-end du 16-17 octobre. Celle-ci contribue à renforcer la réconciliation nationale, d’après le chef de l’État.