L’armée ukrainienne continue à progresser sur le sol russe, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui reconnaît cependant, mercredi 14 août, des combats « difficiles et intenses ». L’état d’urgence a été déclaré à Belgorod, autre localité située à la frontière, où plus de 10 000 personnes ont été évacuées.
Les jours passent et rien ne semble arrêter les troupes ukrainiennes en territoire russe, après avoir pris au dépourvu les troupes russes le 6 août au début de l’offensive. Si les combats sont « difficiles et intenses », détaillait mardi soir Volodymyr Zelensky, les troupes ukrainiennes continuent à « progresser dans la région de Koursk. Depuis le début de la journée, nous avons parcouru entre un et deux kilomètres dans différentes zones », assure ce mercredi le président ukrainien.
Son état-major revendique l’occupation de plus de 1 000 kilomètres carrés, ce que démentent les autorités russes. Selon le président ukrainien, Kiev contrôlerait désormais 74 localités dans cet oblast situé à la frontière entre les deux pays après plus d’une semaine de combats. Des attaques au sol, mais pas seulement, puisque la nuit dernière, selon les autorités russes, 137 drones ainsi que des missiles lancés depuis l’Ukraine auraient été interceptés dans plusieurs régions, notamment dans celle de Belgorod, autre localité située à la frontière où déjà 11 000 personnes ont été évacuées, d’après le gouverneur local. Et où ce dernier a déclaré l’état d’urgence ce mercredi.
Et pour faire face à l’avancée des troupes ukrainiennes, la Russie n’a pas d’autre choix que de retirer une partie de ses forces en Ukraine, a annoncé l’un des porte-parole de l’armée ukrainienne, notamment des unités des régions de Zaporijjia et de Kherson. De nombreux soldats russes ont été faits prisonniers depuis le début de l’offensive, des centaines selon la présidence ukrainienne. Volodymyr Zelensky assure que « plus de 100 militaires russes (ont été) capturés » ce mercredi. Mais aucun bilan chiffré n’a été communiqué sur les pertes.
Alexeï Dioumine, un proche de Poutine, pour superviser les opérations militaires ?
La Russie continue ses bombardements à l’aide de drones et de missiles sur des cibles stratégiques en territoire ukrainien, mais l’absence de réponse sur le territoire russe fait l’objet de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.
On apprend cependant qu’Alexeï Dioumine, un proche de Vladimir Poutine et ancien gouverneur de la région de Toula, devenu conseiller du président dans la foulée de la nomination d’Andreï Belooussov au poste de ministre de la Défense, aurait reçu la tâche de superviser les opérations russes dans la région de Koursk. Un signal qui pourrait témoigner de la lassitude d’un Vladimir Poutine soucieux de reprendre les choses en main.
L’information n’est pas publique, mais elle a été confirmée par Nikolaï Ivanov, député de la région de Koursk. Vladimir Poutine aurait chargé Alexeï Dioumine de superviser l’ « opération anti-terroriste ». Une tâche qui consisterait à coordonner les actions de l’armée, du FSB, de la Garde nationale et autres instances civiles qui opèrent dans la région de Koursk pour expulser l’ennemi du territoire. Et pour beaucoup, le colonel général Dioumine est l’homme de la situation. Ce natif de Koursk a, en effet, occupé diverses responsabilités. Au sein de la sécurité du président d’abord, puis du renseignement militaire, avant de devenir en 2015, chef d’état-major des forces terrestres, puis gouverneur de la région de Toula.
Selon certains, il aurait joué un rôle déterminant lors de l’annexion de la Crimée et aurait personnellement dirigé l’évacuation vers la Russie du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en février 2014. Des faits d’armes que l’intéressé a lui-même qualifiés de mythes, même s’il a reçu le titre de « Héros de la Russie » pour avoir accompli des tâches spéciales… Il a donc toute la confiance de Vladimir Poutine et si une minorité d’observateurs estiment que sa nomination ajoutera au chaos, leur grande majorité pensent que les ministres et responsables des différents services ne pourront plus mentir au président, ou du moins, la supervision d’Alexeï Dioumine permettra d’identifier les problèmes, et que Dioumine en informera Vladimir Poutine directement