Une opération spectaculaire a conduit l’armée nigérienne à tuer 79 « terroristes » la semaine dernière, a annoncé, vendredi 24 mars, le ministère de la défense.
Une poursuite a été engagée après que des éléments de l’opération antidjihadiste nigérienne Almahaou ont été pris à partie le 17 mars par un « groupe armé terroriste » dans la zone de Tiloa, située dans le département de Banibangou, frontalier du Mali. La poursuite, menée par les forces aéroterrestres, a conduit jusqu’à la zone de Hamakat au Mali, lieu de refuge du responsable présumé de l’embuscade du 10 février à Intagamey, également dans le département du Banibangou, a précisé le ministère dans son bulletin hebdomadaire. Au moins dix-sept soldats nigériens avaient été tués lors de cette embuscade et douze personnes sont portées disparues.
Le ministère ne rapporte pas de victimes parmi les militaires au cours de cette opération du 17 mars. Les rangs de djihadistes tués n’ont pas été précisés. L’opération a également permis la destruction d’une centaine de motos et de moyens de communication, et de récupérer des armes et des munitions, a précisé le ministère. Selon une source sécuritaire contactée par l’Agence France-Presse, cette poursuite jusqu’en territoire malien est « inédite ».
Zone instable
L’embuscade d’Intagamey en février et la poursuite à Tiloa la semaine dernière sont survenues dans l’immense et instable région de Tillabéri, d’une superficie de 100 000 kilomètres carrés, située dans la zone dite des « trois frontières » aux confins du Niger, du Burkina Faso et du Mali. Un territoire en proie à des attaques djihadistes récurrentes. Les autorités nigériennes y ont lancé plusieurs vastes opérations, notamment près de la frontière avec le Mali, pour lutter contre les djihadistes, comme l’opération Almahaou aux côtés de laquelle combattent des soldats français.
Début mars, le chef d’état-major des armées du Niger, le général Salifou Mody, a été reçu à Bamako par son homologue malien et par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Au centre des discussions, « la coopération en matière de sécurité » le long des plus de 800 kilomètres de frontière entre les deux pays, selon l’état-major nigérien.
Dans sa partie sud-est, voisine du lac Tchad et du Nigeria, le Niger doit également faire face aux djihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente, le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
L’armée nigérienne avait déjà affirmé avoir tué la semaine dernière « une vingtaine de terroristes » du groupe Boko Haram, et capturé 83 autres combattants présumés, au cours d’une opération à la frontière avec le Nigeria. Selon elle, cette opération visait à « neutraliser » les bases du groupe Iswap, installées dans la forêt de Matari au Nigeria, d’où sont planifiées des attaques contre des villes et des positions militaires au Niger, selon le bulletin des opérations militaires dans la région de Diffa (sud-est).
Avec AFP