Le parti du président togolais Faure Gnassingbé emporte la majorité des sièges à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives de lundi 29 avril, a annoncé la Commission électorale togolaise samedi 4 mai au soir. Cette victoire pourrait permettre au chef de l’État de rester au pouvoir, en vertu de la nouvelle Constitution adoptée le 19 avril par les députés sortants.
Un total de 108 sièges de députés sur 113 reviennent au parti présidentiel, l’Union pour la République (Unir), selon les résultats provisoires, a annoncé le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Dago Yabré, samedi soir à Lomé. L’annonce est venue après un décompte retransmis en direct sur la chaîne de télévision nationale.
Le taux de participation a été de 61 %, selon la Céni.
Ces résultats, qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle, signent une victoire sans conteste pour le parti du président Faure Gnassingbé. Ce dernier est au pouvoir depuis 2005, à la suite de son père, resté près de 38 ans à la tête de l’État. Cette victoire pourrait lui permettre de rester le maître des destinées du Togo pour au moins six autres années.
Car selon la nouvelle Constitution adoptée le 19 avril par les députés sortants, le pays bascule d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Le pouvoir résidera entre les mains d’un président du Conseil des ministres, lequel est automatiquement le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président d’Unir.
Cette réforme constitutionnelle a été vivement critiquée par l’opposition togolaise et des organisations de la société civile qui dénoncent un « coup d’État institutionnel » et y voient une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir. Celui-ci, selon la précédente Constitution, n’aurait pu briguer qu’un seul dernier mandat en 2025.
L’opposition affirme que l’abolition du suffrage direct pour élire le chef de l’État lui permettra d’être reconduit indéfiniment. Cela tant que son parti remportera les scrutins législatifs.
Pour le parti au pouvoir, au contraire, la réforme constitutionnelle rend les instances du pouvoir plus représentatives.
Le pouvoir se félicite des résultats, l’opposition dénonce des fraudes