L’un des avocats de l’opposant Ousmane Sonko, Juan Branco à peine libéré et expulsé du Sénégal a convoqué la presse internationale, ce mardi 8 août à Paris en fin d’après-midi. Sur le fond de l’affaire judiciaire concernant son client l’opposant Ousmane Sonko, il ne dira rien. Son message s’est adressé aux centaines de détenus prisonniers politiques et de droit commun qui croupissent, selon ses mots, dans la prison sénégalaise de Rebeuss où plus de 3 000 personnes sont privées de liberté.
La voix est posée, mais les traits sont tirés. Juan Branco pèse chacun de ses mots quand il évoque son arrestation : « J’ai été enlevé en Mauritanie par des hommes cagoulés qui m’ont masqué le visage. Ils m’ont amené jusqu’aux frontières sénégalaises pour me livrer à des hommes sans uniforme. S’ils l’ont fait alors que j‘étais venu à Dakar en tant qu’avocat pour défendre un homme, c’est parce qu’un sentiment d’impunité s’est développé. »
Risques justifiés
Des risques dont il était conscient, Mais que la défense de son client justifiait explique Juan Branco, avant de dénoncer les conditions de détention de la prison de Rebeuss au Sénégal : « J’ai dormi aux côtés de corps torturés, de corps qui portaient la trace de lourdes tortures. Et il est très important que cela soit su. Cette situation est le fruit du choix d’une répression féroce, massive, utilisant la justice pour éliminer les adversaires politiques. »
Appel
Il aussi lancé un appel au président Macky Sall : « J’invite Macky Sall à ce que ma libération ouvre la porte à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques pour permettre, encore une fois, cette transition démocratique que lui réclame le peuple sénégalais ». Sur les suites de l’affaire Sonko, il ne dira qu’un seul mot : que le combat pour la justice continue.
RFI