(Comprendre et faire la lumière sur le Massacre de Thiaroye 80 ans après)
Les 20, 21 février 2025, l’Université de Parakou a servi de cadre pour les travaux d’un colloque scientifique international dédié à la mémoire des tirailleurs sénégalais, marquant le 80è anniversaire du massacre de Thiaroye, ‘’Thiaroye 44, 80 ans après : Souvenir et réflexion d’universitaires à l’université de Parakou (Bénin)’’ : c’est le thème de ce colloque scientifique international qui durant 48 heures, a mobilisé des universitaires aussi bien béninois qu’étrangers, des responsables politiques, académiques et des représentants de la société civile, tous animés par la volonté de réfléchir et faire la lumière sur cet épisode tragique de l’histoire coloniale africaine.
L’amphithéâtre B de l’université de Parakou a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture des travaux et aux échanges intellectuels du colloque. Présidé par le professeur François Adebayo Abiola, ledit colloque a débuté par un discours de remerciement aux autorités présentes, soulignant l’importance de mener des recherches approfondies sur le massacre de Thiaroye afin de préserver la mémoire des victimes.
Des Interventions Inspirantes
Bio Bigou Bani, président du comité d’organisation, a rappelé que les tirailleurs sénégalais incarnent la lutte pour la liberté en Afrique de l’Ouest. Il a exprimé son désir de voir le Bénin s’affirmer sur la scène internationale, soulignant l’importance de connaître son histoire pour éviter de répéter les erreurs du passé. « Tout peuple qui ignore son histoire n’a pas d’avenir », a-t-il affirmé.
Le professeur Théodore Holo, représentant du président de l’Académie Nationale des Sciences Arts Lettres du Bénin (ANSALB) a, au cours de son allocution présenté et évoqué les missions assignées à l’ANSALB, une institution crée en 2010 et dont le but est de promouvoir la recherche scientifique.
Selon le prof HOLO, à travers ce colloque, l’ANSALB réunit à l’Université de Parakou, des enseignants, des chercheurs et d’autres élites du Bénin et d’ailleurs pour réfléchir comprendre et échanger durant quarante-huit heures sur un évènement profondément ancré depuis 80 ans dans la conscience de tous : les deux guères mondiales qui ont marqué bien de pays africains y compris le Bénin où certains de ces citoyens ont avec courage et bravoure combattu pour vaincre le nazisme aux côtés des français pour la liberté. Aussi, a-t-il encouragé l’auditoire à se souvenir de ces luttes menées lors des deux guerres mondiales et de leur impact sur le pays.
En effet, ce colloque s’est surtout penché sur ce qui s’était réellement passé en 1944 à Thiaroye ; combien sont-ils ceux qui étaient massacrés ce jour-là ? Quelle est leur nationalité ? Combien y-a-t-il de béninois, ivoiriens, maliens, togolais ? Comment maintenir leur souvenir ? etc….
Le recteur Bertrand Sogbossi Bocco a souligné la nécessité d’une réflexion sur l’image de l’Afrique dans le monde, en rendant hommage aux soldats africains victimes d’injustices passées. Il a appelé à un dialogue franc sur le massacre de Thiaroye et ses origines.
A l’occasion de l’ouverture de ce colloque, le représentant de l’Empereur de Nikki, ancien militaire, a insisté sur l’importance pour les jeunes de comprendre l’histoire depuis 1944. Il a évoqué la présence spirituelle des ancêtres, en affirmant que « les esprits de ces morts sont parmi nous », soulignant ainsi la nécessité d’un engagement pour la paix et la transmission des valeurs africaines aux générations futures.
Au cours du discours inaugural intitulé « Le regard du monde sur les africains après la commémoration en décembre 2024 du massacre de Thiaroye44. Comment changer le regard des autres sur les africains », le professeur Léon Bani Bio Bigou, a essayé d’aborder les éléments pouvant contribuer à l’évolution des débats historiques et démographie historique : l’historique, la terminologie, le contexte, le camp de Thiaroye, les tirailleurs en France de la campagne de France à la libération, le rassemblement et rapatriement des tirailleurs africains de métropole, les soldats et primes non versées, le massacre etc….
Ce colloque, qui s’est poursuivi le 21 février, représente non seulement un moment de mémoire. Il est aussi un appel à l’engagement des jeunes pour défendre et transmettre l’histoire. Les panélistes ont au cours de leur travaux abordé des sous thèmes tels que : ‘’Thiaroye 44ans après, le regard du comité scientifique de commémoration’’ animé par le professeur Mamadou Fall de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ; ‘’Le gouvernement du Sénégal et des élites africaines rouvrent les évènements de Thiaroye, 80 ans après’’ professeur François Adébayo Abiola, de l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin ( ANSALB). ‘’La Côte d’Ivoire et la mémoire de ses tirailleurs sénégalais : Etat des lieux’’ prof Cissé Chikouna de l’université Houphouët Boigny d’Abidjan.
Il faut noter qu’au cours de ce colloque international, toutes ces éminences grises rassemblées à l’université de Parakou ont tenté d’élever la conscience collective sur les sacrifices des tirailleurs sénégalais, garantissant ainsi que leur mémoire ne soit jamais oubliée.
Cel-Com/ ANSALB