L’amphithéâtre ISBA du Champ de Foire de Cotonou a servi de cadre ce vendredi 14 avril 2023 à un atelier organisé par la sous commission Permanente Sciences Fondamentales, Ingénierie et Innovation de l’Académie Nationale des Sciences des Arts et Lettres du Bénin ( ANSALB).
Autour du thème : « Mise au point d’une base de données géotechniques sur les matériaux localement disponibles », cet atelier vise à susciter la collaboration des parties prenantes tout en recueillant leurs propositions pour accélérer la recherche de solutions et leur mise en œuvre à travers une base de données géotechniques. L’objectif que vise l’ANSALB est la création d’une plateforme numérique de données géotechniques des matériaux de construction localement disponibles au Bénin. Le professeur Antoine Vianou précise que l’objectif est de communiquer sur la nécessité de la mise au point d’une base de données géotechniques avec les parties prenantes et susciter leur collaboration tout en recueillant leurs propositions en vue d’accélérer la recherche de solutions et leur mise en œuvre. Il s’agira précise t il, de passer en revue les potentialités des ressources minières et la promotion des matériaux dans la dynamique de mettre en place une base de données géotechniques qui va permettre au gouvernement et les décideurs de gagner en temps et en finances dans la mise en œuvre du Pag. Pour y parvenir, l’équipe de la commission permanente Matériaux Structures Géotechniques de la commission permanente sciences fondamentales ingénierie et innovation de l’Ansalb n’a pas fait cavalier seul. Elle a fait appel à des acteurs avérés composés de chercheurs des universités , des professeurs titulaires des différents cadres des ministères des finances , des infrastructures et transports, du cadre de vie et développement durable , des mines et de l’eau , de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Plusieurs personnalités ministérielles et techniques ont marqué de leur présence cet atelier de Cotonou: Joseph Ahissou, Directeur de Cabinet du ministère des infrastructures, l’Academicien Antoine Vianou, Président de la CPSFII, Professeurs Victor Senouhoua Gbaguidi et Mohamed Gibigaye, tous membres de la commission, sans oublier les recteurs des universités du Bénin pour ne citer que ceux-là.
La recherche de la qualité des matériaux de construction des infrastructures en République du Bénin a été le point médian des réflexions. Le secrétaire perpétuel de l’Académie, l’Académicien Michel Boko, a lancé officiellement les activités de l’atelier. Dans ses propos liminaires, Michel Boko a indiqué que « la qualité de matériaux de construction et un sol de support solide confèrent à l’infrastructure, si les dispositifs constructifs sont appropriés, une durabilité « . Il ajoute que le Bénin « (…) dispose d’un fort potentiel en matériaux de construction dont les plus connus sont entre autres le calcaire, le marbre, les argiles, la terre en barre, le kaolin, le sable, le gravier, la latérite et les pierres de taille. » La plupart de ces matériaux sont déjà en exploitation à des fins multiples, fait-il savoir.
Plusieurs communications ont été présentées au cours de l’atelier. Au cours de sa communication, le professeur Antoine Vianou a abordé la nécessité de la mise au point d’une plateforme de base de données géotechniques. Il informe que plusieurs infrastructures en République du Bénin se dégradent aujourd’hui pour défaut d’analyse des matériaux de construction disponibles. Professeur Mohamed Gibigaye renchérit que certaines infrastructures datant de 1.000 ans se portent encore biens aujourd’hui parce que des études préalables avaient été faites avant leur réalisation.
Plusieurs autres communications ont meublé les discussions au cours de cet atelier. Dr Raoufou Ibrahim Gnanmi Yoro, directeur général de l’OBRGM a présenté le thème « Etat des lieux des ressources minières au Bénin et difficultés actuelles en disponibilité de matériaux pour les constructions ». Dans sa présentation, il informe que la consommation des matériaux de construction au Bénin est considérablement accrue ses dernières décennies. Il urge donc de réfléchir pour en créer d’autres pour ne pas souffrir de leur pénurie dans les années à venir, conseille-t-il.
Dans sa communication portant sur le « Point des recherches sur les caractéristiques des matériaux alternatifs aux matériaux conventionnels », Madame Yvette Tankpinou Kiki propose que certains gisements autrefois utilisés soient substitués par d’autres moyens. Selon elle, l’argile peut être utilisé pour construire des bâtiments en lieu et place de sable de mer parce qu’on peut le transformer en briques de terre cuite par exemple.
Les participants à cet atelier ont eu le temps de réfléchir et de mener des débats autour de la thématique des matériaux alternatifs pour la disponibilité des matériaux de substitution aux matériaux conventionnels dans la construction des ouvrages de BTP au Bénin.
F. KOUWAFIN