C’est à la faveur d’une causerie animée dans l’après-midi du vendredi 16 avril 2021 dans la grande salle de l’Epa, que les étudiants en Licence professionnelle en gestion du patrimoine culturel ont été moulés dans l’actualité de la restitution des œuvres au Bénin. Occasion pour ces gestionnaires du patrimoine en devenir, de s’approprier le sujet afin de disposer suffisamment d’information pour prendre part au débat.
Initiée par la direction de l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA), cette causerie a pour objectif d’informer les étudiants de cette école sur l’actualité de la restitution des œuvres au Bénin à travers son historique, ses enjeux et ses implications.
Défrayant la chronique depuis 2016, il était nécessaire voire indispensable d’outiller ces futurs gestionnaires de patrimoine culturel sur cette actualité de retour des biens culturels au Bénin, afin qu’ils disposent suffisamment d’information pour, non seulement, faire leurs propres opinions, mais aussi, disposer d’arguments pour éclairer d’autres personnes sur le sujet.
De quels biens s’agit-il? Comment ont-ils pu atterrir dans le patrimoine français ? Combien de biens la France a accepté restituer au Bénin? Voilà autant de questions auxquelles les animateurs de cette causerie ont répondu.
Parlant de ces biens qui attendent de retourner dans le patrimoine culturel béninois, il s’agit en effet, des biens culturels provenant du pillage des palais d’Abomey et celui de Canan, lors de la conquête du royaume d’Abomey par la France en 1892. La plupart des ces << butins ou trophées de guerre>> sont constitués essentiellement des attributs royaux, lesquels attributs se trouvent malheureusement dans la plupart des collections des musées publics et privés français.
Estimé à plus de 3000 le trésor culturel du Bénin que détiennent les musées français, seulement 26 objets seront restitués au Bénin. Il s’agit des statuts, des portes ouvragées, des autels portatifs( Asin), récades, trônes.
En réalité, le Bénin doit le retour de ces 26 pièces grâce, non seulement, à sa diplomatie douce et à sa persévérance, mais aussi, au Président français Emmanuel Macron, qui lors de son voyage à Ouagadougou, au Burkina-Faso, en novembre 2017, avait annoncé la << restitution sans délai>> des biens culturels aux pays Africains qui en feront la demande.
Cette volonté a été donc appuyée par l’adoption par le parlement français du projet de loi restituant au Bénin et au Sénégal des biens culturels amenés en France à l’époque coloniale au titre de << butins de guerre>>. La restitution desdits objets selon le ministre français du commerce extérieur, Franck Riester, rapporté par Jeune Afrique dans sa publication du 07 octobre 2020, s’inscrit dans le cadre d’une « volonté renforcée de coopération » avec le Bénin et le Sénégal.
Pour le Dr Didier HOUENOUDE, historien de l’art et Directeur de l’INMAAC, le retour desdits biens favorisera non seulement, l’écriture de l’histoire, mais aussi, le tourisme. A le suivre, les enjeux d’une telle restitution sont d’ordre, politique, économique, culturel, éducatif. A cela s’ajoute-dit-il, la mémoire, la dignité et la connaissance de l’histoire.
A noter que la séance a été animée par le Dr Didier HOUENOUDE, historien de l’art et Directeur de l’Institut National des Métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture (INMAAC) et M. Osseni SOUBEROU, Ingénieur culturel, Coordinateur de l’Unité Partenariat et Communication à l’EPA et membre du Comité sur la Coopération Muséale et Patrimoniale entre la France et le Bénin (CCMP FB), sous la modération du Directeur de l’EPA Dr Franck OGOU.
Fréjus MASSIHOUNTON
