Le SG de l’Organisation de la Coopération du Sud, en fin de visite à Cotonou se prononce sur : « La troisième voie pour que nos pays prennent leur place sur la scène internationale »

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La rédaction du journal Les 4 vérités a reçu le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération du Sud, Manssour BIN MUSSALLAM en fin de visite à Cotonou, sur invitation du professeur Norbert Hounkonnou dans le cadre du colloque sur les mathématiques et les sciences physiques. Monsieur Manssour BIN MUSSALLAM se dit déterminé à travailler avec les autorités béninoises au plus haut niveau pour intégrer définitivement le Bénin dans son organisation d’une part, et d’autre part mobiliser les synergies pour une construction inclusive et collective dans le cadre d’une alternative multilatéraliste. Il parle de : « La troisième voie pour que nos pays prennent leur place sur la scène internationale ».

 

Les 4 Vérités: Qu’est ce qui justifie votre présence à Cotonou ?

Manssour BIN MUSSALLAM : J’ai reçu une invitation de la part du professeur Hounkonnou pour présenter lors d’une conférence qui a duré 12 heures de temps, l’Organisation de la coopération du Sud dans le contexte d’un colloque international qui était organisé par le professeur Norbert Hounkonnou.

Il me semblait important d’accepter cette invitation tout d’abord parce que, en tant que organisation de coopération du Sud, nous voyons de manière fondamentale qu’il faut que le Sud prenne toute sa place, que nos pays prennent toute leur place sur la scène internationale. J’ai compris que c’était la première fois que ce colloque avait lieu en Afrique et bien entendu au Bénin et en soutien à cette démarche, j’ai accepté cette invitation.

Il me semblait aussi important d’accepter cette invitation pour venir au Bénin, échanger avec les autorités du Bénin, puisque le Bénin a été présent lors de notre sommet fondateur, mais pour des raisons logistiques et de circonstances, n’avait pas pu en janvier 2020, atteindre le stade d’Etat membre de plein droit. Et donc, échanger avec les autorités du Bénin pour réitérer l’invitation de l’ Assemblée générale de l’ Organisation à tous les États y compris le Bénin, de considérer l’adhésion à l’organisation et de prendre toute sa place légitime dans cette famille de pays du Sud.

 

Manssour BIN MUSSALLAM et les professeurs Norbert Hounkonnou et Francois Abiola au palais des congres de Cotonou le 17 juillet 2024

 

Hier vous aviez animé un point de presse, vous avez parlé du monde bipolaire et surtout d’une troisième voie, qu’est-ce que vous êtes en train de signifier et quels sont les pays qui sont vraiment concernés par cette troisième voie ?

 

Il faut retourner au contexte, et le contexte est le suivant. Dans l’ère du changement climatique, la crise climatique, nous savons que les modèles de domination dominants qui pour leur majorité sont venus du Nord, non seulement, ont démontré leur limite, mais aussi, ils mènent le monde au désastre écologique et donc mettent en péril la survie de l’humanité.

Et donc, il est nécessaire d’articuler de nouvelles formes, des alternatives de développement qui seront plus durables, mais aussi qui répondent mieux à nos intérêts de développement, c’est à dire, atteindre les objectifs, les aspirations de nos peuples à une prospérité durable, à une prospérité équitable et bien entendu de nous assurer de la cohésion sociale que nous voulons.

Et donc, il faut articuler de nouvelles formes ; et donc la charte constitutive de l’organisation appelle justement à la construction collective d’une troisième voie de développement.

Et il est important de dire, une voie n’est pas un troisième modèle, puisqu’une voie implique en son sein une multiplicité, une diversité, une pluralité de modèles ; et donc, selon les réalités, les priorités de chaque Etat, mais qui contient certains principes recteurs.

Le développement sur la base de nos capacités nationales, capacités endogènes, le développement qui soit durable, écologiquement et socialement responsable etc…

Mais vous m’avez surtout posé la question qui est concerné ? Nous sommes tous concernés, mais en terme d’État en particulier, nous parlons d’une troisième voie depuis le Sud, les pays d’Amérique latine, l’ Afrique, du monde arabe, d’Asie, depuis le Sud par le Sud mais pour l’humanité. Puisque le succès de cette troisième voie n’est pas seulement dans notre intérêt propre, est dans l’intérêt de l’humanité toute entière. Puisque si nous arrivons à, et nous arriverons à réaliser cette troisième voie par efforts collectifs, nous arriverons aussi à créer un monde qui est plus juste, plus soutenable, durable et plus prospère pour tous.

Cela dit, nous ne sommes pas sectaires, ou communautaristes en ce sens, nous travaillons parce que cette troisième voie depuis le Sud, c’est une voie qui s’inscrit profondément dans une dynamique de changement de transformation de notre monde et pour cela nous sommes en train de travailler avec tous ceux qui ont la volonté de transformer ce monde peu importe leur nationalité.

 

Et si on vous demandait de conclure ?

 

Je dirai une chose, qui est profondément ancrée dans l’ADN de cette organisation qui est une organisation qui cherche à alterner un nouveau multilatéralisme basé sur l’égalité entre les parties, l’équité dans les relations, la solidarité qui est pratiquée horizontalement au lieu de la charité qui est pratiquée verticalement.

Que ces efforts que nous impulsons, que nous menons depuis l’organisation de la coopération du Sud, ce ne sont pas les efforts d’un secrétariat.

La troisième voie ne se construira pas, parce que je l’aurais décrétée, parce que je l’aurais prescrit. Non, non, non. Cette troisième voie, si elle va véritablement être une authentique alternative, doit être une construction collective où tous les acteurs de notre société contribuent à sa définition et à son édification.

Manssour BIN MUSSALLAM en fin de visite à Cotonou, et le professeur Norbert Hounkonnou à l’aéroport de Cotonou le 18 juillet 2024

 

Et donc, nous avons besoin de vous, du Bénin, du peuple béninois, de ses intelligences, de sa volonté pour cette construction qui est véritablement une construction inclusive et collective.

Je pars du Bénin, émerveillé par les changements que j’ai pu voir parce que j’avais visité le Bénin, il y a sept ans dans une autre fonction, de voir la transformation de Cotonou qui m’a émerveillé et surtout par la qualité des personnes, des échanges et donc d’autres parts, revenir au Bénin dans un futur très proche et travailler ensemble à la réalisation de nos aspirations communes avec dévotion, à la dimension humaine de nos idéaux partagés.Merci.

Propos recueillis par Adrien HOUNVENOU

AGL Bénin et Bénin Terminal participent et contribuent à la réussite de l’édition 2024

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