Au Sénégal, la grande majorité des musulmans va célébrer la Tabaski, ce lundi. L’an dernier, elle s’était déroulée dans un climat politique tendu, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. Cette année, les Sénégalais sont heureux de se retrouver pour faire la fête dans un climat apaisé, malgré l’inflation. Reportage avec une famille en banlieue dakaroise pendant les préparatifs.
Dans la banlieue de Dakar, Alpha Diallo, l’aîné de la fratrie rentre bredouille de son achat de mouton. « Le prix n’était pas bon. Ils vendent des petits moutons à des prix très élevés. Je vais attendre jusqu’à 17h, comme ça le prix va baisser. »
Ramata, 26 ans seule fille des sept enfants Diallo a quitté sa chambre d’étudiante à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) pour rejoindre sa famille pour la Tabaski. Sa mère Salimata attendait ce moment avec impatience. « Je suis contente de retrouver tous mes enfants pour la Tabaski. Ramata est revenue de l’université, mon fils de Guinée… Ça va être une très belle fête, une grande fête. »
« Il y aura des cousins, cousines et des oncles qui vont venir tous à la maison. Il y aura des gens du quartier avec qui on va manger ensemble », explique Ramata Diallo.
En 2023, la Tabaski s’est déroulée sur fonds de rumeurs d’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. « Tout le monde était affolé, se rappelle l’étudiante. On se demandait si on allait passer la fête tranquillement chez nous avec la famille. Mais cette année, le climat politique est plutôt apaisé, on n’a pas ces problèmes-là. »
Ramata peaufine les derniers détails, henné sur les mains et tenue flambant neuve pour sa fête préférée : « On met nos plus belles tenues et on fait des snaps [des photos ou vidéos envoyées sur Snapchat, NDLR] qu’on va poster plus tard sur les réseaux sociaux. » Après la prière du matin, les Diallo partageront le ngalakh, un dessert sénégalais, la bouillie de mil et le mouton tous ensemble.