Moscou tentait de récupérer son siège au Conseil des droits de l’Homme, dont elle a été éjectée après l’invasion de l’Ukraine. L’Assemblée générale en a décidé autrement. Même si les résultats du vote laissent penser que le front pro-ukrainien n’est plus aussi solide qu’auparavant.
Quatre-vingt-trois voix pour la Russie. C’est deux fois moins qu’en 2020 quand Moscou a été élue au Conseil des droits de l’homme. En coulisses, les États-Unis et leurs alliés ont mené campagne contre la perspective d’un retour russe qui aurait sérieusement entaché la crédibilité de l’institution. Reste que le résultat n’a rien d’infamant pour la Russie. 83 voix c’est 10 de moins que ce qu’il avait fallu réunir l’an passé pour l’exclure.
C’est un fait que la crise ukrainienne ne mobilise plus autant qu’avant. Surtout qu’un certain nombre d’États sont réticents à critiquer le bilan en matière de droits humains de la Russie quand le leur n’est pas toujours plus reluisant. Human Rights Watch déplore par exemple l’élection de Cuba, du Burundi et de la Chine au Conseil. La Chine, qui a réuni plus de voix que la France, également élue. Preuve s’il en fallait que la conception universelle des droits de l’homme est tout sauf un sentiment partagé aux Nations unies.