LA POLITIQUE ET LES AFFAIRES

Chronique

La politique et les affaires, sont deux facteurs essentiels dans l’édification d’une économie de développement. Toute politique, quelle soit sociale, culturelle, économique, scientifique, etc. doit s’environner de cohabitation pacifique, de climat favorable entre ces deux facteurs pour impulser le progrès.

La politique qui est la gestion de la société, contrôle aussi le mouvement des activités économiques dont elle tire l’essentiel de sa substance. La cité gérée par le politique est le biotope des affaires et les hommes qui les portent n’en sont que son pur produit. Ce lien intrinsèque entre le binôme que nous tentons de démontrer paraît indispensable de l’être, pour que tous ensemble, saisissions le sens profond des rapports que politiques et hommes d’affaires et opérateurs économiques doivent entretenir pour sécuriser la vie sociétale. Généralement, l’on détermine l’état du développement à partir de la santé des affaires que garantit la politique dans ses options les plus diverses et ondoyantes. A titre d’exemple, il est loisible et facile de conclure au dirigisme ou à une économie libérale selon qu’on se trouve dans un Etat dont le système politique ambiant se réclame tel. La politique porte les affaires autant que les affaires renforcent les bases de la politique.

La politique et les affaires représentent donc le socle fourchu au sommet duquel se hisse le développement. Les affaires s’essoufflent et s’étouffent si le climat politique n’est pas propice à la fertilisation des initiatives économiques. De même, la politique est anémiée si elle ne s’appuie pas sur des ressorts économiques solides.

Ce qui nous amène à ce développement est relatif à l’état actuel de notre pays dans le concert des Nations. Le Bénin, selon le rapport actuel de Doing Business, occupe la 175ème place sur 185. Ce rapport met l’accent sur les difficultés pour réaliser les grandes performances. Les dix indicateurs prédéfinis ne sont pas difficiles à réaliser, si le rapport politique/affaires est exempt d’anicroches. Les acteurs du monde politique et ceux des affaires doivent parler le même langage, sur un même territoire. Ceci est d’autant plus important qu’un cadre créé à cet effet pourrait permettre de baliser le chemin, de dissiper les nuages et favoriser des choix judicieux qui promeuvent le développement.

Tout ce qui est reproché au Bénin dans ce rapport est conséquence de l’absence du ferment, du cadre de dialogue et du manque criard de complicité entre les deux pôles. Le politique a besoin de l’économique autant que l’opérateur a besoin du politique pour ses activités. Un conflit attisé et inutilement entretenu par les acteurs est source véritable de déchéance économique. Les deux ne doivent pas se fermer l’un à l’autre ; ils doivent plutôt s’ouvrir l’un à l’autre, être réceptifs, flexibles.

C’est pourquoi il faut souhaiter que les conclusions des travaux de la Table Ronde économique organisée au Bénin, remplie d’espoirs et d’espérances, soient vite mises en œuvre, pour de meilleures conditions d’entreprise. L’application rigoureuse des décisions consensuelles est attendue, pour booster les affaires. Il n’y a qu’à mettre la volonté politique.

Man Soph !