Laurent Gbagbo doit-il être accueilli triomphalement ou doit-il rentrer discrètement en Côte d’Ivoire ? Depuis vingt-quatre heures, et la publication par le site Africa Intelligence d’un article affirmant que l’ancien président rentrerait fin juin « en catimini », la question agite et prend un tour politique à Abidjan.
Dès jeudi 27 mai 2021 au soir, à l’issue d’une réunion du RHDP, son directeur exécutif Adama Bictogo a formulé officiellement ce qui se disait à voix basse jusqu’à maintenant dans les rangs de la majorité et dans les cercles du pouvoir. À savoir que le parti comme les autorités sont contre un accueil populaire de Laurent Gbagbo à son retour.
« En 2003, lorsque le président Alassane Ouattara devait revenir en Côte d’Ivoire, il n’y a pas eu d’accueil populaire. Nous, nous avons voulu organiser un accueil populaire, on nous l’a interdit. D’ailleurs, le président Alassane Ouattara a souhaité, à l’époque, rentrer de façon sobre, parce que nous traversions une période difficile », a commenté Adama Bictogo. Et d’ajouter : « Il y a un contexte tendu. Je pense que le sens de la responsabilité commande aussi, à certains moments, que nous ne versions pas dans l’ostentatoire, que nous restions sereins, responsables jusqu’au bout. »
De son côté, le FPI-GOR s’est insurgé contre les informations sur un éventuel retour en catimini de l’ancien président Laurent Gbagbo. Dans un communiqué, le comité d’organisation du retour indique « que les autorités gouvernementales et les personnalités en charge de cette question continuent de discuter des conditions du retour, sans qu’il ait été évoqué, à aucun moment, le format de l’accueil du président Gbagbo. » Justin Koné Katinan, qui signe ce communiqué, assure encore de « l’engagement des parties en discussion sur un retour apaisé, sécurisé et joyeux du président Laurent Gbagbo. »
Avec RFI