La livre britannique plongeait mercredi à son plus bas niveau depuis 1985 face au dollar, minée par les craintes de récession au Royaume-Uni générées par la flambée de l’inflation, tandis que le billet vert est prisé en tant que valeur refuge. Signe de l’ampleur de la tâche de la nouvelle Première ministre Liz Truss pour raviver l’économie britannique, la livre perdait vers 14h TU (16h à Paris) 0,96% à 1,1409 dollar, un niveau plus vu depuis 37 ans.
Signe de l’ampleur de la tâche de la nouvelle Première ministre Liz Truss pour raviver l’économie britannique, la livre perdait vers 14H10 GMT (16H10 à Paris) 0,83% à 1,1424 dollar, après avoir sombré à 1,1406 dollar, un niveau plus vu depuis 37 ans.
La flambée des cours du gaz provoquée par la guerre en Ukraine menace de plonger le Royaume-Uni dans la récession en raison de sa dépendance à cette source d’énergie.
Équilibre précaire
Pour la nouvelle Première ministre Liz Truss, qui doit annoncer jeudi son plan de soutien à l’économie, lequel pourrait inclure un gel des tarifs, “l’équilibre est précaire entre en faire trop et pas assez”, explique à l’AFP Francesco Pesole, analyste chez ING.
D’un côté, “un remède axé sur la demande (baisse d’impôt et hausse des dépenses publiques pour gommer la hausse des coûts énergétiques sur les ménages) pour répondre à un choc d’offre fait craindre une détérioration de la situation financière au Royaume-Uni”, estime Guillaume Dejean, analyste chez Western Union. Cela rend les actifs britanniques moins attractifs, avec une envolée du rendement obligataire, et pèse sur la livre.
Mais l’option de mesures plus limitées risque de laisser l’inflation grimper au Royaume-Uni. Le chef économiste de la Banque d’Angleterre, Huw Pill, a estimé mercredi matin que des mesures de limitation des prix feraient baisser l’inflation, conduisant les investisseurs à tabler sur une hausse moins marquée des taux. “C’est ce qui a déclenché la baisse de la livre” sur la séance, mais “il faut s’attendre à de la volatilité, potentiellement dans les deux sens, avant les annonces de demain (jeudi) sur l’énergie”, prévient M. Pesole.
La livre renoue avec son niveau de 1985, quand elle avait atteint un plus bas historique à 1,0520 dollar, avant que la vigueur du dollar qui écrasait les autres devises ne pousse plusieurs pays à signer avec les Etats-Unis les accords du Plaza, qui avaient décidé une dévaluation artificielle du billet vert.