En République démocratique du Congo, la justice s’active pour traquer les fonctionnaires fictifs, les doublons et les faux agents. Des fraudes qui font perdre jusqu’à 65 millions USD mensuels à l’Etat, soit près de 800 millions par an, d’après une enquête de l’inspection générale des finances (IGF). Après la révélation de l’organisme étatique la semaine dernière, les banques ont commencé à procéder au gel des comptes des agents concernés.
Les banques ont été saisies par le parquet général de Kinshasa – Gombe pour geler les avoirs des agents répertoriés sur la liste remise à la justice.
Sur un document du procureur transmis à l’une des banques et consultée par RFI, on peut lire les identités des agents qui se faisaient payer au ministère des Finances, de la Communication, de la Recherche scientifique et même au sein du pouvoir judiciaire. « C’est un dossier qui révolte », s’indigne une source judiciaire.
Le week-end dernier, deux anciens directeurs de paie du ministère du Budget ont été arrêtés et transférés à la prison centrale de Makala. D’autres auraient été interpellés en début de semaine, selon plusieurs sources judiciaires, ce que nos sources administratives n’ont pas confirmé. D’autres arrestations devraient avoir lieu et des procès publics organisés, selon ce responsable.
Pour le parquet, le dossier prioritaire est la répression de 961 agents qui se faisaient payer sur une dizaine de listes de paie d’autres ministères. Concernant les 44 000 agents fictifs ou encore les 53 000 disposant de plusieurs numéros matricules, cet aspect sera traité après consolidation de l’enquête. Des syndicalistes quant à eux émettent des réserves sur le rapport de l’IGF qui selon eux, n’a pas été soumis à un débat contradictoire avec l’administration de paie.
RFI