Des frappes de drone de l’armée nigérienne en riposte à une attaque jihadiste ont fait plusieurs victimes civiles dans le sud-ouest du pays, dans la nuit du 5 au 6 janvier.
Les frappes ont été menées de nuit dans le village de Tiawa, proche de la frontière avec le Burkina Faso. Selon le communiqué officiel Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), au pouvoir, elles ont été lancées dans le cadre d’une opération conjointe avec les forces burkinabè, en réponse à l’attaque d’hommes armés qu’elles auraient mis en déroute. Ces jihadistes venus sur une vingtaine de motos auraient projeté de viser une position militaire proche de cette localité. Des sources sécuritaires précisent que c’est un quartier périphérique du village de Tiawa qui a été bombardé par le drone à deux reprises.
Des ratissages menés samedi par une patrouille ont permis de découvrir des corps sans vie de villageois, des maisons détruites par un incendie et d’évacuer des blessés. Dans son communiqué, la junte ne précise ni le nombre de civils tués, ni le bilan de morts ou de captures concernant les terroristes. Mais dans des messages relayés sur les réseaux sociaux, des sources locales évoquent au moins une cinquantaine de villageois tués et font circuler des images des dégâts.
Certains s’étonnent de la rapidité inhabituelle avec laquelle les nouvelles autorités ont communiqué. Sur le réseau social X (ex-Twitter), la figure de la société civile Moussa Tchangari estime qu’il s’agit « clairement d’une grave bavure qui mérite des sanctions ».