Le Premier ministre nigérien a affirmé, samedi 11 mai, que Niamey maintenait sa frontière avec le Bénin fermée « pour des raisons de sécurité« . Aussi, le pays n’écarte pas « une solution » pour exporter le pétrole nigérien via le port béninois de Sèmè Kpodji.
« C’est pour des raisons simples de sécurité (que) nous avons gardé cette frontière fermée« , a expliqué, lors d’un point presse à Niamey, le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine.
Selon lui le blocage de l’exportation du pétrole brut via le port de Sémè Kpodji viole une dizaine d’accords bilatéraux signés entre les deux pays, mais aussi avec la Chine, co-propriétaire de l’entreprise qui exploite les hydrocarbures nigériens. Pour Mahaman Lamine Zeine, ce sont des milliers d’emplois directs et des revenus fiscaux importants qui sont en péril.
Mercredi 8 mai, le président béninois, Patrice Talon, a appelé les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière commune et à normaliser leurs relations, si Niamey souhaite exporter son pétrole depuis le port béninois de Sèmè Kpodji.
Pour sa part, le Bénin a rouvert sa frontière avec le Niger après l’annonce, fin février 2024, de la fin des sanctions économiques imposées à Niamey par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’organisation régionale avait agi en réponse au putsch du 26 juillet 2023, qui a renversé le président Mohammed Bazoum.
« Bases françaises » au Bénin
Si le Niger a rouvert sa longue frontière avec le Nigeria, il a maintenu fermée celle avec le Bénin. « Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin » car « sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises« et « sur certaines d’entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays« , selon Ali Mahaman Lamine Zeine, nommé par les militaires.
À l’aide d’une carte satellitaire, il a désigné cinq zones censées abriter ces « bases » au Bénin, comme le parc du W, à cheval sur les frontières du Niger et du Burkina Faso.
Selon le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, cité par le site du gouvernement béninois lors d’une visite en décembre, « il n’y a pas de base militaire française au Bénin« , et pas « non plus de mission militaire permanente« .
Le Niger sera « prêt à rouvrir » la frontière avec le Bénin, lorsque « nous aurons la certitude que notre territoire est en sécurité« , a poursuivi le Premier ministre nigérien, entouré de deux figures du pouvoir dont le ministre de l’Intérieur, le général Ahmed Toumba.
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En outre, il a accusé les autorités béninoises d’avoir « violé » une « dizaine d’accords » bilatéraux et d’autres conclus entre le Niger, le Bénin et la Chine, au sujet du transport de pétrole nigérien des puits d’Agadem (situés dans l’est du Niger) vers le port de Sèmè.
Il espère cependant qu' »une solution sera trouvée » et a assuré que Niamey a demandé « à la partie chinoise » de « parler » avec les autorités béninoises.
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« Il n’y a pas de projet de base militaire française au Bénin, dément le gouvernement béninois »
Le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement du Bénin, Wilfried Léandre Houngbedji, dément des informations du site nigérien Mourya Niger.
Le gouvernement béninois oppose un démenti formel après des informations publiées par un site nigérien, Mourya Niger, lequel affirme qu’une base militaire française était en « phase avancée de construction » dans cette région – nous en avions parlé mardi 26 septembre 2023 dans notre revue de presse sur RFI.
« C’est absolument une fausse information : il n’y a aucune base militaire en construction au Bénin, il n’y a aucun accord militaire entre le Bénin et la France qui demande qu’une base soit installée ici, a déclaré Wilfried Léandre Houngbedji au micro de RFI. Il n’y a aucun projet en perspective d’accueillir une base ou des troupes qui seraient parties de tel ou tel pays. Ce sont des élucubrations. »
Par ailleurs, les instructeurs déployés il y a quelques temps à Kandi, dans le nord, ont achevé leur mission et quitté le pays il y a six mois.
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