Afrique : La France a officiellement rétrocédé une première base militaire au Tchad

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Il n’y a désormais plus de soldats français à Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. Jeudi 26 décembre au matin, une cérémonie de rétrocession s’est tenue en présence des autorités civiles et militaires tchadiennes, marquant le départ définitif du détachement militaire français de cette petite ville stratégique. L’annonce a été faite par Ndjamena, et l’armée française a confirmé que le retrait des troupes françaises « se fait en bon ordre ».

La trentaine d’hommes qui géraient l’aérodrome de Faye-Largeau a quitté la capitale provinciale du Borkou en début de matinée, pour rejoindre Ndjamena. Ce long voyage de près de 800 km s’étendra sur plusieurs jours de piste. Quant au matériel, représentant plusieurs dizaines de tonnes, il sera rapatrié directement en France par avion-cargo.  

Départ des troupes françaises d’ici au 31 janvier

Ce départ s’inscrit dans le cadre du retrait des troupes françaises du Tchad,  une décision souhaitée par le gouvernement tchadien. La manœuvre, entamée il y a deux semaines et demie, vise une fin de mission au 31 janvier . Ce calendrier représente un défi logistique pour l’armée française, déjà fortement mobilisée à Mayotte après le passage dévastateur du cyclone Chido.

La prochaine étape pour les troupes françaises consiste à quitter Abéché, dans l’est du Tchad, où une centaine de soldats est encore stationnée. Enfin, il s’agira de rendre les clés du camp Kossei à N’Djamena, dernière base militaire française dans le pays.  

Une présence française depuis 1940

Faya-Largeau, véritable oasis en plein désert, occupe une position centrale pour surveiller les montagnes du Tibesti, situées au nord-ouest, et celles de l’Ennedi, à l’est. Ce n’est pas un hasard si, début 1941, le général Leclerc y avait établi sa base pour lancer l’attaque vers Koufra, dans le sud-libyen. Cette opération est le premier succès militaire de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale.

Dans les années 1970 et 1980, Faya-Largeau fut également un enjeu majeur lors des conflits avec la Libye, la ville ayant changé de mains à plusieurs reprises.