La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a prédit mardi une « récession mondiale » alors que le monde est en proie à des « crises multiples »
« Je pense à une récession mondiale. Je pense que c’est vers cela que nous nous dirigeons. Mais en même temps, nous devons commencer à penser à la reprise. Nous devons rétablir la croissance », a assuré Ngozi Okonjo-Iweala, à l’ouverture du forum public annuel de l’organisation à Genève.
Elle a souligné que la situation était « très difficile » avec de multiples crises : insécurité, chocs climatiques, hausse des prix des denrées. Ce sont autant de « chocs exogènes simultanés » qui fragilisent le monde, pour la patronne de l’OMC.
Au-delà de ce constat, Ngozi Okonjo-Iweala invite à « réfléchir à ce que nous devons faire, aux politiques que nous devons mener pour restaurer la croissance ». À court terme, sa première inquiétude est de savoir « comment assurer la sécurité alimentaire » dans le monde. Elle s’est aussi souciée des questions d’accès à l’énergie.
Commentant la hausse des taux directeurs, la patronne de l’OMC a affirmé que « les banques centrales n’ont pas vraiment d’autre choix » que de les augmenter en raison de l’inflation. Mais elle a souligné que ces hausses ont des effets « assez graves » sur les pays en développement qui vont voir le service de la dette s’alourdir. Elle a également insisté sur l’importance pour les banques centrales de bien déterminer si l’inflation est provoquée par la forte demande ou si la hausse des prix est liée à des raisons structurelles du côté de l’offre. « S’il s’agit de facteurs liés à l’offre sur lesquels vous n’avez pas de contrôle, continuer à augmenter les taux d’intérêt est contre-productif », a-t-elle averti.