L’administration béninoise est en grève depuis trois semaines. Que ce soit la santé, l’éducation et certains ministères, les travailleurs observent une cessation de travail. Les centrales syndicales s’invitent aussi dans la danse, en dépit des décisions de la Cour qui accordent le droit de grève suite au vote de la loi intervenu le 28 décembre dernier et qui avait retiré à certains secteurs ce droit. La démarche des centrales syndicales ( qui sont toujours en grève) n’est pas appréciée des uns et des autres. Cette situation qui résulte de cette fameuse décision de la Cour qui a alourdi le climat socio politique devait interpeller les sages de la haute juridiction.
Depuis trois semaines l’administration béninoise est paralysée. Plusieurs secteurs notamment la santé, l’éducation de même que certains ministères observent un débrayage sans pareil. Depuis le démarrage des grèves dans l’éducation, les enseignants ne se présentent que les lundi et les vendredi pour administrer les cours.
Les centrales syndicales sont aussi en grève. Partout au Bénin, c’est la grève. Cette situation devient de plus en plus inquiétante. Et les conséquences sont incommensurables. Et c’est les populations qui en pâtissent. Trois semaines de grève déjà !!! Et rien n’est annoncé du côté des centrales syndicales pour la reprise du travail.
La situation aurait été tout autre si la Cour avait jugé conforme à la constitution, le retrait du droit de grève des travailleurs dans certains secteurs. Pourtant, le gouvernement a préparé cette loi dans l’intention de sortir le Bénin de la paresse et de la terreur syndicale. La Cour dont les décisions sont sans recours a préféré retourner le droit de grève aux fonctionnaires sous prétexte que ce droit devrait être plutôt encadré.
Le paradoxe, malgré la décision de la Cour, une décision qui a étonné plus d’un compte tenu d’une autre décision intervenue en septembre 2011 après le retrait du droit de grève aux magistrats invitant le législateur à jouer son rôle dans le vote de loi par rapport aux grèves, les centrales syndicales ont déclenché eux aussi la grève. Et leur grève se poursuit. Elles oublient qu’elles font souffrir les populations. Intervenant dans des débats, des Béninois ont crû que suite à la convocation par le gouvernement des discussions avec les syndicats, ces centrales allaient lever leur motion de grève. Et voilà que les syndicats et le gouvernement ont entamé les discussions ce mardi 30 janvier 2018. C’est d’ailleurs le vœu cher des syndicats. Les débats ont commencé et se poursuivront vendredi prochain. Les points de l’ordre du jour ayant été définis par les deux parties. Maintenant que le gouvernement montre sa bonne foi en ouvrant la porte au dialogue, les centrales syndicales ne devraient-elles pas inviter les travailleurs à reprendre le travail ? Les centrales syndicales devraient revoir la copie. Leur démarche est décriée par le peuple qui souffre.
Pourvu que ce climat socio-politique très agité servent de leçon aux sages de la Cour afin qu’ils prennent la mesure des choses prochainement. Les grèves vont-elles permettre le développement du Bénin que tous nous souhaitons ? Vivement que d’ici à là, le droit de grève soit vraiment encadré afin que cesse ces grèves perlées dont les conséquences sont énormes.