Très attendue dans l’affaire tentative d’empoisonnement et de coup d’état contre la personne du Chef de l’Etat, la Cour Suprême a rendu vendredi dernier, un arrêt qui casse la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Cotonou.
La décision de la Cour Suprême, loin de tourner définitivement la page Talon, présumé instigateur desdites affaires, vient d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’affaire opposant le Chef de l’Etat, le Dr Thomas Boni Yayi au richissime homme d’affaires Patrice Talon et sa clique. Par l’arrêt de la Cour, le seul espoir auquel s’accrochaient les présumés complices cités dans les affaires tentative d’empoisonnement et de coup d’état, vient ainsi de s’estomper. Kora Zoubérath, Djibril Cissé , Moudjaidou Soumanou ne sont donc pas encore au bout de leurs peines. Ils devront encore attendre la fin du nouvel épisode.
En effet, qu’il vous souvienne que dans les deux affaires, une décision de non lieu a été rendue par le juge Angelo Houssou et ensuite confirmée partiellement par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou. Insatisfaits desdites décisions, les avocats de Boni Yayi se sont pourvus en cassation. Amenant dès lors la plus haute institution judiciaire du pays à se saisir du dossier. Après examen, des différentes décisions et recours, la Cour suprême a rendu son arrêt au soir du vendredi 02 mai 2014. Cet arrêt casse la décision rendue en appel par la Chambre d’accusation de Cotonou tout en renvoyant les parties à l’état où ils étaient avant l’arrêt de la chambre d’accusation. Le motif de cet arrêt, explique la Cour suprême, est que les arrêts rendus ont eu pour visa les articles de l’ancien code de procédure pénale déjà abrogé. A suivre la Cour, les décisions devraient être rendues conformément au nouveau code de procédure pénale en vigueur au Bénin depuis 2013. A travers cet arrêt de la Cour Suprême, une nouvelle bataille judiciaire s’annonce.
Tout a commencé le 19 octobre 2012. Patrice Talon est suspecté d’avoir commandité un assassinat contre la personne du président de la République du Bénin, Boni Yayi. Un ancien ministre du Commerce et de l’Industrie, Moudjaidou Soumanou, Ibrahim Mama Cissé, médecin personnel du président de la République, et Zoubérath Kora-Séké, nièce de Boni Yayi gouvernante de sa résidence, sont cités avoir participé à ce projet d’empoisonnement contre une récompense d’un milliard de francs Cfa chacun. Les prévenus sont mis sous mandat de dépôt.
Février 2013, Patrice Talon est encore suspecté d’être à l’origine d’un projet de coup d’État déjouée, à l’encontre du Président béninois Boni Yayi. Plusieurs mandats d’arrêt internationaux ont été délivrés à son encontre. Talon sera interpellé à Paris puis remis en liberté sous caution par la justice française. Saisie d’une demande d’extradition formulée par la justice béninoise, la justice française s’est opposée à son extradition.
Au Bénin, le 17 mai 2013, le juge d’instruction en charge du dossier Angelo Djidjoho Houssou, ordonna un « non-lieu à poursuivre » dans les deux affaires. Il va fuir du territoire national en prenant un vol au Ghana pour s’exiler ensuite aux États-Unis d’Amérique. Dans sa décision, il a souligné que sans passage à l’acte, il n’y avait pas d’infraction de tentative d’assassinat.