(De l’issue de la requête déposée à la Haute juridiction dépendra la suite de la course à la Marina du duo Soumanou-Hounkpè)
Mercredi 17 février 2021, le Présient Joseph Djogbénou et les sept sages de la cour statueront sur plusieurs recours dont celui déposé contre la candidature de Paul Hounkpè aux fonctions de Vice-président.
Le parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) engagé dans le processus électoral de la présidentielle du 11 avril 2021 a son regard tourné vers la Cour. Au lendemain de la publication de la liste provisoire des candidats à la présidentielle de 2021 par la Commission Électorale Nationale Autonome (Cena), le duo Alassane Soumanou Djimba et son colistier, Paul Hounkpè ont une patate chaude dans les mains. La candidature de Paul Hounkpè est , en effet, attaquée devant la Cour constitutionnelle. Il s’agit d’un recours déposé à la Cour Constitutionnelle contre la candidature de Paul Hounkpè aux fonctions de Vice-président. Le requérant estime que la candidature de Paul Hounkpè doit être invalidée. Il avance comme argument une condamnation pénale et violation du code électoral par Paul Hounkpè.
De l’issue de cette requête dépendra la suite de la course à la Marina du duo Alassane Soumanou Djimba et Paul Hounkpè.
De source très crédible, Paul Hounkpè aurait interjeté appel suite à sa condamnation en janvier 2015 au tribunal de Lokossa. L’appel étant suspensif de toute décision de justice. Aussi, la loi électorale parle de trois mois de condamnation et non deux. Pis, cinq années après ce dossier tomberait dans la prescription. Toutefois, la décision de la Cour constitutionnelle fixera les uns et les autres ce mercredi.
De quoi s’agit-il ?
En janvier 2015, Paul Hounkpè, alors maire de la commune de Bopa a été condamné, par le Tribunal de première instance de Lokossa à deux mois d’emprisonnement assorti de sursis. Il était poursuivi pour « abus d’autorité » exercé sur la personne du Sieur Gadaga Koffi Vincent.
A l’audience, le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Lokossa a requis 6 mois d’emprisonnement ferme contre la personne du Maire Hounkpè, l’autorité administrative de la commune de Bopa. Mais cette réquisition a été adoucie par le juge qui l’a, finalement condamné à 2 mois de prison avec sursis pour avoir « outrepassé ses pouvoirs ».
Pour rappel, Paul Hounkpè, avec d’autres maires du département du Mono avait organisé un meeting politique le 04 septembre 2014 en représailles aux déclarations faites par Mathurin Coffi Nago, alors Président de l’Assemblée nationale et natif de Bopa.
Au cours de ce meeting, Paul Hounkpè aurait identifié dans la foule, le Sieur Gadaga Koffi Vincent qu’il a accusé d’être en train d’enregistrer son discours. Selon les rapports faits sur la scène, « le maire Hounkpè se serait approché de Gadaga Koffi Vincent, l’aurait pris au collé et ordonné aux forces de l’ordre de l’emmener ». Les mêmes témoins font état de ce que ce dernier serait gardé à la gendarmerie de Bopa de 11h à 18h30
Son portable, fouillé minutieusement par les gendarmes ne laissent aucune trace d’enregistrement. C’est alors que le Chef de brigade a décidé de le relâcher. Mais, c’est sans compter sur la prudence du prévenu qui a exigé que lui soit dit ce qui lui est reproché. Une action en justice s’en serait suivie, obligeant le maire à se rendre à la barre. C’est cette version des faits défendu par Me Gustave Kassa qui a été acceptée par la Cour qui a jugé inacceptable la conduite de Paul Hounkpè défendu par Me Ahouangonou.
L’audience du 13 janvier 2015 lui restera, sans doute gravée dans la mémoire. Des témoins font état de ce que le maire était resté à la barre pendant 2h de suite.
Armelle C. CHABI