Au Bénin, un changement notable a été constaté au niveau de la formation de la Cour au deuxième jour du procès Boko-Homeky et Cie à la Criet ce mercredi 22 janvier. Après cette mue de la Cour, que feront les avocats de la défense, après leur déconstitution ?
C’est le round d’observation du procès tant attendu au Bénin. Olivier Boko, ancien très proche du chef de l’Etat Patrice Talon, l’ex-ministre des sports Oswald Homeky et quatre autres prévenus – sont poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État…. Après la déconstitution des avocats de la défense à l’ouverture du procès mardi, les prévenus étaient devant la Cour ce mercredi 22 janvier sans avocat. « Vu nos conditions de détention nous n’avons pu contacter personne » pour constituer un autre collège d’avocats, a déclaré à la barre ce matin, Olivier Boko.
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Cette situation a amené le procureur spécial près la Criet de demander à la Cour de saisir le bâtonnier pour la désignation des avocats pour la défense des prévenus, conformément à la loi. La présence d’avocat aux côtés des prévenus étant nécessaire dans une session criminelle. Le procès reprend jeudi 23 janvier à 9 heures.
Les avocats de la défense qui seront choisis par le bâtonnier auront donc moins de 24 heures pour connaître du dossier et se présenter jeudi à 9 heures. Ce qui pourrait susciter un éventuel report du procès. Certains observateurs se demandent alors si après leur retrait, les avocats de la défense pourraient-ils revenir dans le dossier pour défendre leurs clients, surtout que l’une de leur demande est satisfaite par la Cour!
Un come-back dans le dossier?
En effet, ce mercredi au jour 2 du procès, contrairement à sa composition à l’ouverture, la formation de la Cour a connu une mue. Au lieu de 3, la cour est désormais composée de 5 membres. C’est la demande faite ce mercredi par les avocats de Boko et Homeky. Citant les dispositions de l’article 254 du Code de procédure pénale, la défense a estimé que la Cour doit être composée de cinq magistrats dont un président et quatre assesseurs. « Nous ne pouvons pas avancer dans cette procédure avec cette composition », a déclaré ce mardi Ayodélé Ahounou, avocat de Olivier Boko.
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Pour la défense, cette composition de la Cour qui est de trois membres dont un président et deux assesseurs est celle d’une cour ordinaire. Et voilà, la Cour a fait sa mue. Elle est désormais composée de 5 membres. Que feront alors les avocats après leur retrait du procès, eux qui connaissent du dossier depuis quelques jours ? Feront-ils un come-back dans le dossier ?
On se rappelle, dans un sévère réquisitoire, mardi à l’ouverture, Me Kato Atita a déclaré « Mon client, Olivier Boko, ne se sent pas en sécurité pour être jugé par vous, madame la présidente, vous faites partie des personnalités qui gravitent autour du chef de l’État. » Quelle sera alors la suite de ce procès tant attendu ? Faut-il le rappeler, dans ce dossier, l’avocat de l’État béninois, Me Kakpo Assogba, a demandé, mardi, à la Cour de tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue à l’État béninois. Wait and see !
E.A.T.
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