Le mammifère le plus braconné au monde, et soupçonné d’avoir joué un rôle dans la transmission à l’homme du nouveau coronavirus, a été retiré de la dernière édition de la pharmacopée chinoise. Cela en raison de « l’épuisement des ressources sauvages », indiquent les médias chinois.
Les scorpions, les mille-pattes et autres vers de terre ont du souci à se faire. Ces derniers pourront remplacer le pangolin pour ce qui est d’améliorer la circulation sanguine et, concernant les écailles, les pieds de porc feront très bien l’affaire comme anti-inflammatoires, laissent entendre certains représentants de la l’académie chinoise de médecine traditionnelle.
Cette décision de retirer l’animal sauvage de la liste officielle des médicaments chinois intervient quelques jours après l’annonce de l’Administration des forêts et des prairies qui a classé les manidés comme « animaux protégés de premier niveau » à l’égal des pandas et des tigres. Car avant de songer à une nouvelle « diplomatie du pangolin », il faut d’abord sauver l’espèce.
Malgré l’interdiction de le chasser en 2007, puis de l’importer en 2018, le pangolin continue à faire l’objet de tous les trafics. Il est recherché en particulier pour ses écailles séchées, grillées puis vendues au marché noir avant d’être râpées en poudre pour soigner – selon les croyances traditionnelles – les rhumatismes, certaines maladies de peau ou même favoriser l’allaitement, alors même que les scientifiques ont remis en cause ces prétendues vertus thérapeutiques.
Selon une enquête d’État réalisée en 2003, l’habitat des pangolins se concentrait sur seulement 11 provinces chinoises, au sud du fleuve Yang-Tsé. Leur nombre étant passé d’un million d’individus à 64 000 en deux décennies, un chiffre ramené à moins de 49 000 lors du dernier recensement effectué en 2008.
Autre sortie des pharmacies, remarquée par les médias chinois : les pilules Huanglian Yanggan contenant, comme c’est indiqué sur la boîte, des excréments de chauves-souris
RFI