Un moment de fête et de retrouvailles en famille dans une grande partie de l’Asie : vendredi 12 février marque le Nouvel an lunaire et l’entrée dans l’année du bœuf de métal ou du buffle. L’animal, dans le zodiac chinois, symbolise l’énergie retrouvée et le retour au travail. À Pékin, beaucoup espèrent que cela permettra d’oublier l’année du rat et la pandémie de Covid-19.
Dans les boutiques du quartier de Yonghegong à Pékin, les mélopées bouddhistes se mélangent aux rituels taoïstes sans parvenir à attirer le chaland. Car avec les restrictions sanitaires, le temple des Lamas à côté est fermé.
« Niu qi chong tian » (« que la force du bœuf monte haut dans le ciel »), lancent deux serveuses pressées. « Cette année, on espère que le bœuf va chasser le Covid-19 », poursuit l’une d’elles.
Chasser la pandémie, oublier l’année horrible qui vient de s’écouler : beaucoup le répètent. Derrière une petite porte en bois, le voyant Zhang Xiaotian prédit du mieux avec l’entrée dans Xin Chou, l’année du bœuf en or.
« Cette année du bœuf est une grande année, cela n’arrive que tous les 60 ans, prédit-il. À partir d’avril, il y aura des signes de bon augure. Bon l’année dernière aussi, le rat était exceptionnel, mais en négatif. En 1960 déjà, beaucoup de gens étaient morts de faim en Chine. Même chose avec la guerre il y a 120 ans. »
Si l’année du bœuf, est l’année tremplin avant de sortir de la crise sanitaire, elle est aussi l’année de l’effort, du travail retrouvé. Et les migrants chinois en savent quelque chose.
« L’année du bœuf, c’est l’année ou je ne vais pas rentrer pour chunjié » (le Nouvel an lunaire) affirme ce livreur, qui comme beaucoup a préféré renoncer aux vacances du printemps en raison des restrictions sanitaires. Selon l’agence Bloomberg, 85 % des employés du Sud resteront travailler dans l’atelier du monde.
RFI