Les restrictions imposées aux ressortissants africains à Canton en Chine cette période de pandémie vont être progressivement assouplies.
C’est ce qu’annoncent les autorités chinoises à la suite de la rencontre lundi 13 avril entre un ministre adjoint des Affaires étrangères à Pékin et une vingtaine d’ambassadeurs des pays africains.
L’image de ces hommes d’affaires contraints à dormir sur les trottoirs de la capitale de la province du Guangdong, après avoir été chassés de leurs hôtels ces derniers jours, a provoqué une véritable crise diplomatique entre la Chine et le continent africain. Aujourd’hui, visiblement Pékin cherche à corriger le tir.
La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a en effet ravivé les braises de la colère des Africains de Canton. Voilà une semaine que la communauté dénonçait des mesures stigmatisantes, pour ne pas dire discriminantes, à son encontre.
Sous couvert de prévention d’une seconde épidémie de coronavirus en Chine via des cas de contaminations importées de l’étranger, des propriétaires ont chassé les Africains de leurs logements, les voyageurs de leurs hôtels. Jusqu’à présent, les autorités locales faisaient la sourde oreille, prétextant que la campagne de mise en quarantaine et de test de dépistage de la pneumonie virale s’adressait à l’ensemble des populations sans exception.
Or sur une vidéo postée ce week-end, un panneau rédigé en anglais montre clairement l’interdiction faite aux noirs d’entrer dans un McDonald de la ville
Fureur des ambassadeurs qui immédiatement demandent des explications. Les diplomates africains de Pékin exigeant la cessation immédiate des tests forcés et les mises en quarantaine pour des personnes sans symptômes et sans contacts avec des porteurs du virus. Message semble-t-il entendu par la diplomatie chinoise pressée d’éteindre un vent contestataire qui ruine les efforts de la diplomatie sanitaire chinoise.
Canton va lever progressivement les restrictions dites de santé pour les ressortissants africains, a ainsi fait savoir lundi Chen Xiaodong, le monsieur Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, à l’exception, précise toutefois le ministre adjoint, « des personnes soupçonnées d’être infectées ».
A noter également que lundi 13 avril, le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a eu un entretien téléphonique avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
RFI