La chanteuse malienne Rokia Traoré, réclamée par la justice belge, a été transférée vendredi depuis l’Italie et écrouée à la prison de Haren, près de Bruxelles, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) le parquet de la capitale belge. Rokia Traoré, 50 ans, est sous le coup d’une condamnation pour non-représentation d’enfant prononcée en 2023 par le tribunal de Bruxelles. Un conflit l’oppose depuis 2019 au dramaturge belge Jan Goossens à propos de la garde de la fille née de leur union en 2015.
« La bataille pour les droits de Rokia Traoré se jouera désormais en Belgique », avait affirmé son avocate italienne, Maddalena Claudia Del Re, peu avant l’extradition de la chanteuse vers Bruxelles, après plus de cinq mois passés dans une prison italienne. Extradition autorisée par la Cour de cassation de Rome qui a rejeté, le 19 novembre, le pourvoi de l’artiste malienne au motif qu’elle devait suivre l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, favorable à l’extradition, rappelle la correspondante de RFI à Rome, Anne Le Nir.
Cette affaire, centrée sur la garde de la fillette de 9 ans, qui vit au Mali, que Rokia Traoré a eue avec son ancien conjoint belge, Jan Goossens, soulève de nombreuses questions juridiques internationales, selon maître Del Re : « Rokia Traoré n’avait pas été informée du procès au tribunal correctionnel de Bruxelles », en octobre 2023, à l’issue duquel elle avait été condamnée à deux ans de prison pour non-représentation d’enfant. Mais elle « n’avait donc pas pu être présente, ni être défendue par un avocat ». Ce que Maddalena Claudia Del Re qualifie de « grave violation des droits de la défense et du principe d’un procès équitable ».
En vertu d’un mandat d’arrêt européen, Rokia Traoré a été arrêtée en juin dernier à l’aéroport Fiumicino de Rome où elle venait d’atterrir pour donner un concert en Italie.