Après la collision mortelle entre trois trains survenue vendredi soir en Inde, le ministre des Chemins de fer a annoncé, dimanche, que la cause et les responsables avaient été identifiés, tout en désignant un système de signalisation électronique. Le bilan provisoire fait état d’au moins 275 morts.
L’enquête sur la tragédie ferroviaire qui a tué au moins 275 personnes en Inde avance. Le ministre indien des Chemins de fer a annoncé, dimanche 4 juin, que la cause et les responsables de la pire catastrophe ferroviaire qu’ait connue l’Inde ces dernières décennies avaient été identifiés, tout en désignant un système de signalisation électronique.
« Nous avons identifié la cause de l’accident et les personnes qui en sont responsables », a déclaré le ministre indien des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw, à l’agence de presse ANI, en ajoutant qu’il n’était « pas approprié » de divulguer davantage de détails avant le rapport d’enquête final.
Aiguillage électronique
Selon le ministre, « le changement qui s’est produit lors de l’aiguillage électronique est à l’origine de l’accident », en référence au système informatique complexe gérant le trafic sur les voies ferrées indiennes pour empêcher la collision de trains.
« Le coupable et la manière dont l’accident s’est produit seront découverts à l’issue d’une enquête en bonne et due forme », a-t-il ajouté.
La confusion règne à ce stade mais le Times of India, citant le rapport d’enquête préliminaire, indique qu’une « erreur humaine » pourrait avoir causé la collision entre trois trains.
Le Coromandel Express, reliant Calcutta à Madras, avait reçu le feu vert pour circuler sur la voie principale mais a été dérouté sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandises, selon le journal.
Le train de passagers a alors percuté à une allure d’environ 130 km/h le convoi de marchandises. Trois wagons sont alors tombés sur la voie adjacente, heurtant l’arrière d’un train express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta. C’est cette collision qui a provoqué le plus de dégâts, ajoute le Times, citant le rapport préliminaire.
La tragédie s’est déroulée près de Balasore, à environ 200 km de Bhubaneswar, la capitale de l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde.
Au moins 275 personnes ont péri dans le drame et 900 ont été blessées. Un bilan antérieur, estimé à 288 morts, a été revu à la baisse dimanche car des corps auraient été comptés deux fois, a déclaré le secrétaire en chef de l’État d’Odisha, Pradeep Jena, cité par l’agence de presse ANI.
« Nous ne savons pas combien de corps viendront s’ajouter », a déclaré un agent de santé.
« Aucun responsable » de l’accident ne sera épargné, a promis le Premier ministre indien Narendra Modi, qui s’est rendu samedi sur les lieux de la catastrophe et a rencontré des blessés à l’hôpital.
« Je prie pour que nous sortions de ce triste moment le plus rapidement possible », a-t-il déclaré à la chaîne publique Doordarshan.
« Tous les corps et les blessés évacués »
Quelque 24 heures après l’accident, les opérations de sauvetage se sont achevées samedi soir, quand les carcasses éventrées avaient été fouillées à la recherche de survivants. « Tous les corps et les passagers blessés ont été évacués du lieu de l’accident », a déclaré à l’AFP un responsable de la salle de coordination d’urgence, à Balasore, près des lieux du drame.
Tous les hôpitaux situés entre le lieu de l’accident et Bhubaneswar accueillent des victimes, ont précisé les autorités. Quelque 200 ambulances, et même des bus, avaient été mobilisés pour les transporter.
Après la collision, « les gens criaient, appelaient à l’aide », a raconté à une chaîne de télévision indienne Arjun Das, un survivant. Les passagers ont été projetés de leurs couchettes, « il y avait des blessés gisant partout à l’intérieur des wagons et le long des voies », a-t-il ajouté, soulignant vouloir « oublier les scènes » auxquelles il a assisté.
Hiranmay Rath, un étudiant dont la maison se trouve près de la voie ferrée, s’est précipité pour aider. Ça a été comme si « le ciel nous tombait dessus ou bien que la terre se fissurait ».
En quelques heures, il dit avoir vu plus « de mort et de détresse » qu’il ne pouvait imaginer. « Imaginez-vous en train de regarder – ou d’extraire – le corps écrasé d’une personne, un bras ou une jambe coupé ».
« J’ai vu des corps sans tête, et d’autres sans membres, des corps ensanglantés », a aussi témoigné Anubhav Das, « c’était presque comme à la guerre ».
À ce stade, l’accident ferroviaire de vendredi soir est le plus meurtrier en Inde depuis 1995, quand deux trains express étaient entrés en collision à Firozabad, près d’Agra, qui abrite le Taj Mahal, faisant plus de 300 morts.
L’Inde a connu nombre d’accidents de train meurtriers mais la sécurité s’était améliorée ces dernières années à la faveur de nouveaux investissements et d’améliorations technologiques.
Mais le plus meurtrier de l’histoire du pays reste celui du 6 juin 1981 quand, dans l’État d