La campagne présidentielle débute ce mercredi dans un Nigeria en profonde crise. Dix-huit candidats sont en lice pour remplacer le président Muhammadu Buhari qui, à 79 ans et après deux mandats, ne se représente pas. Deux candidats émergent, mais aucun n’est assuré de l’emporter dès le premier tour, contrairement aux précédents scrutins
Ils ont cinq mois pour convaincre les électeurs nigérians. Mais aucun des deux principaux candidats n’est assuré cette fois d’être élu au premier tour, le 25 février 2023.
Bola Ahmed Tinubu est le candidat du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC) ; Atiku Abubakar, le candidat du Parti démocratique populaire (PDP), le principal parti d’opposition. Tous deux septuagénaires, richissimes et controversés. D’abord, parce qu’ils font voler en éclat la règle tacite qui voudrait qu’au président sortant Buhari, musulman du Nord, succède un chrétien du Sud. Abubakar est encore issu du Nord, Tinubu est originaire du Sud mais il est musulman, comme son colistier.
La campagne s’ouvre en outre dans une période de crise profonde au Nigeria, sécuritaire et économique : violences jihadistes, déclin record de la production pétrolière, flambée des produits de base, effondrement du réseau électrique… Près de la moitié des Nigérians vit désormais dans la grande pauvreté.
Dans ce contexte, les électeurs pourraient être tentés par un outsider, Peter Obi, du parti travailliste, un ancien gouverneur, très populaire auprès des jeunes et sur les réseaux sociaux.