L’avis tranché d’Aurelio de Laurentiis, émis le 2 août dans un entretien à Wall Street Italia, continuent de choquer dans le monde du football, plus particulièrement en Afrique. Pour rappel, le sulfureux président du club italien de Naples avait déclaré qu’ils ne voulaient plus recruter de joueurs africains, sauf « s’ils (me) signent une renonciation à participer à la Coupe d’Afrique ». « Nous sommes les idiots qui payons les salaires pour les envoyer jouer pour d’autres », avait-il ajouté.
Dans un communiqué publié dimanche 7 août, la Confédération africaine de football (CAF) répond à Aurelio de Laurentiis. L’association en charge du football en Afrique se dit « consternée par les propos irresponsables et inacceptables tenus par le président du Napoli FC ». Les commentaires de ce dernier, concernant une clause de renonciation à la CAN comme condition d’emploi, « sont susceptibles de tomber sous le coups de l’article 14 du Règlement disciplinaire de l’UEFA ».
Cet article a pour objet « Racisme et autres comportements discriminatoires ». L’alinéa 1 précise que « toute personne (…) qui porte atteinte à la dignité d’une personne ou d’un groupe de personnes pour quelque motif que ce soit, notamment sa couleur de peau, sa race, sa religion, son origine ethnique, son sexe ou son orientation sexuelle sera passible d’une suspension d’au moins dix matches ou pour une durée déterminée, ou de toute autre sanction appropriée ». En vertu de cet article, « la CAF exhorte donc l’UEFA à ouvrir une enquête disciplinaire » à l’encontre d’Aurelio de Laurentiis.
« Devons-nous supposer que le président du Napoli va inclure des conditions restrictives similaires pour les joueurs d’Amérique du Sud, d’Asie et d’autres confédérations, leur interdisant de participer à leurs compétitions continentales qui sont importantes pour le développement et la croissance du football dans le monde ? », s’interroge la CAF.
En janvier-février dernier, lors de la CAN qui s’est déroulée au Cameroun, Naples a été privé d’Adam Ounas (éliminé au premier tour avec l’Algérie), d’André-Frank Zambo Anguissa (troisième avec le Cameroun) et de Kalidou Koulibaly (vainqueur avec le Sénégal).
Ce dernier, transféré mi-juillet à Chelsea, a désavoué son ancien président en conférence de presse, le 4 août : « Pour moi, la chose la plus importante est de respecter tout le monde. (…) Nous devons respecter les équipes nationales. On ne peut pas parler d’une équipe nationale comme ça, je pense. Il faut avoir le même respect pour les autres équipes nationales. En tant que capitaine du Sénégal, je pense que ce n’est pas une bonne façon de parler d’une équipe nationale africaine, mais je respecte ce qu’il pense. S’il pense que l’équipe peut jouer sans joueurs africains, c’est son choix. Mais je pense que tout le monde dans le club n’a pas la même idée que lui. Je connais tout le monde là-bas, je connais les supporters et ils ne pensent pas comme ça. »