Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), une nouvelle fois dans l’œil du cyclone. La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des allégations de comportement inapproprié de l’ex-goleador du Barça.
« La CAF a reçu des demandes écrites venant de plusieurs parties prenantes du football camerounais pour l’examen et l’enquête de certains comportements inappropriés présumés de M. Samuel Eto’o », a indiqué la Confédération africaine de football dans un communiqué. Des présidents de clubs qui n’ont pas pu accéder à la division supérieure ont publiquement accusé le président de la Fécafoot d’avoir manœuvré pour la montée en division de certaines formations.
Il y a aussi l’affaire de la conversation téléphonique entre l’ancien capitaine des Lions indomptables et le président de Victoria United dont le club, qui était classé 8e au championnat de deuxième division, a finalement pu accéder en première division après une supposée intervention du président de la Fécafoot auprès de la commission des arbitres. Si le porte-parole de la Fécafoot a déclaré que cet entretien était faux, l’association des clubs de football amateur du Cameroun a noté que Samuel Eto’o avait manipulé le match. Elle a donc exigé sa démission.
La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase serait l’affaire Bamboutos Football Club de Mbouda. Qualifiée pour la coupe des confédérations, cette équipe s’est vu refuser la délivrance des licences CAF par la Fécafoot au motif qu’elle accusait des arriérés de salaire auprès de certains joueurs. Bamboutos avait également protesté auprès de la CAF.
L’avocat de Samuel Eto’o a réagi et a dénoncé une « communication pernicieuse et toxique » de la CAF à l’attention du président de la Fécafoot. Dans son communiqué, Me Bonny Elamé dénonce la position de la CAF, qui elle évoque des allégations « à première vue sérieuses ». Alors même que Samuel Eto’o n’a jamais été notifié d’aucune accusation portée contre lui, l’avocat de l’ancien attaquant se réserve alors le droit d’engager en temps utiles des procédures judiciaires. Il conclut que les attaques dont son client fait l’objet sont « l’œuvre des ennemis du football camerounais » qui entendent « prendre le football en otage » pour servir leurs « intérêts personnels et égoïstes ».
Présidence chahutée
Cette affaire est un nouvel épisode dans une présidence qui ne manque pas de rebondissements. À son élection le 11 décembre 2021, le mandat de Samuel Eto’o s’annonçait plein de promesses, mais entre les désaccords avec le ministre des Sports, la dénonciation unilatérale du contrat d’équipementier avec le Coq Sportif et les tensions avec les secrétaires généraux de la Fécafoot, Eto’o a cumulé les conflits.
Pourtant, l’arrivée de l’ancien attaquant du FC Barcelone présageait un retour à la sérénité pour une Fécafoot dont les luttes intestines avaient alimenté l’actualité des années précédentes. L’ancien capitaine des Lions indomptables, fort d’une victoire confortable, avait rapidement affiché ses ambitions. Il voulait attirer les sponsors ou encore relancer les championnats masculins et féminins en difficulté après les mises sous tutelle de la fédération au gré des crises de gouvernance.
La qualification pour la Coupe du monde, obtenue face à l’Algérie, aura été le point d’orgue du mandat Eto’o à la tête de la Fécafoot, mais cette apothéose sportive ne cachait pas totalement les fractures à l’œuvre à la fédération. Aussi, son altercation violente avec un youtubeur algérien pendant la Coupe du monde au Qatar avait également mis en évidence le comportement parfois discutable de l’ancien buteur camerounais.