Les textes sacrés des traditions monothéistes jugent sévèrement l’homosexualité. Mise sur le même plan que l’inceste et l’infidélité, elle fut très violemment réprimée, et l’est d’ailleurs encore dans certains endroits du monde.
« Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme ; ce serait une abomination. » Dans la Bible hébraïque, c’est par cette prescription sans équivoque que le Lévitique (18, 22), composé au VIe siècle avant notre ère dénonce les pratiques homosexuelles. Celles-ci sont désignées comme une « toevah », un terme traduit par « éloignement » – désignant ainsi la négation de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Jugée sur le même plan que l’inceste et l’infidélité, l’homosexualité est considérée comme une perversion majeure.
Cette question n’étant à aucun moment mentionnée dans les Evangiles, il faut attendre les Epîtres de Paul (Ier siècle) pour avoir connaissance du regard chrétien sur la pratique.
L’homosexualité est considérée comme une déviance païenne et sa dénonciation est catégorique : « Dieu les a livrés [les païens] à des passions avilissantes : leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre-nature ; les hommes de même, abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammés de désir les uns pour les autres, commettant l’infamie d’homme à homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement » (Romains 1, 26-27).
« Contre-nature »
Une opinion reprise ensuite par les Pères de l’Eglise. Saint Augustin (354-430) écrit ainsi dans ses Confessions : « Si tous les peuples imitaient Sodome, ils seraient tenus de la même culpabilité devant la loi divine, qui n’a pas fait les hommes pour user ainsi d’eux-mêmes. Car c’est violer l’alliance qui doit être entre nous et Dieu que de profaner par de vils appétits de débauche la nature dont il est l’auteur. »
« Dans les péchés contre nature, où l’ordre même de la nature est violé, il est fait injure à Dieu. » Saint Thomas
Les homosexuels sont alors soupçonnés de pactiser avec le diable, assimilés aux hérétiques (qui refusaient pour la plupart le mariage et la procréation). Les conduites déviantes sont qualifiées de « contre nature » et considérées comme une atteinte à Dieu lui-même. Saint Thomas (XIIIe siècle), qui codifie la morale sexuelle chrétienne dans sa Summa Theologiæ, est très clair sur ce sujet : « Dans les péchés contre-nature, où l’ordre même de la nature est violé, il est fait injure à Dieu. »
Dans l’islam, l’homosexualité est également considérée comme la pire des abominations, en particulier lorsqu’elle concerne les hommes. La « liwat » (homosexualité masculine), évoquée dans une trentaine de versets du Coran répartis dans sept sourates, est tout autant condamnée que l’adultère. Il s’agit là moins d’une question de péché ou de faute (au sens chrétien) que d’une question de pureté et de souillure.