Annonce du président ivoirien Alassane Ouattara : La base militaire française d’Abidjan rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier 2025

Afrique

La base militaire française d’Abidjan va être rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, a annoncé ce mardi 31 décembre soir le président ivoirien Alassane Ouattara, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique

Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a souligné, lors d’un discours prononcé à l’occasion de ses vœux pour la nouvelle année, que les Ivoiriens devraient être fiers de la modernisation de leur armée. 

« Mes chers compatriotes, chers frères, chères sœurs, nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé d’une retraite concertée et organisée des forces françaises en Côte d’Ivoire. Ainsi, le camp du 43e Bima, le Bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouët, sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025. Pour marquer cette nouvelle étape de la vie de notre armée, j’ai décidé de baptiser ce camp du nom du général Ouattara Thomas d’Aquin, militaire au parcours exceptionnel et tout premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne », a déclaré le président ivoirien, dans son allocution de fin d’année.

La France a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après son retrait de trois pays sahéliens gouvernés par des juntes hostiles à Paris, le Mali, le Burkina Faso et le Niger

La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l’Ouest. Quelque 1 000 soldats étaient déployés au 43ᵉ BIMA, notamment dans la lutte contre les jihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de

Passer d’une logique d’intervention à une logique de coopération-formation

En juillet dernier, dans une interview à Jeune Afrique, le ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara indiquait déjà que des experts français et ivoiriens se penchaient sur ce départ des militaires français d’Abidjan, rappelle notre correspondant sur place, Benoît Almeras. Le frère d’Alassane Ouattara évoquait une « solution définitive » d’ici la fin 2024, pour que l’armée ivoirienne « occupe le camp » en vue d’y « affecter cinq bataillons ».

Selon une source bien informée, la réduction des effectifs est en outre préparée à Paris pour passer d’une logique d’intervention, à une logique de coopération-formation. Selon plusieurs médias, ce scénario prévoit le maintien d’une centaine d’éléments dans le pays, contre 600 auparavant.

Une réduction qui s’est déjà manifestée avec la cession en septembre dernier du camp de Lomo-Nord, près de Yamoussoukro, la capitale politique du pays.

Pour rappel, en plus du camp de Port-Bouët, la France a également une emprise au niveau de l’aéroport international, ainsi que le détachement d’instruction lagunaire, toujours dans la même zone. Reste à savoir si ce dispositif sera lui aussi reconfiguré.

 

La question de la présidentielle abordée

Le chef d’État ivoirien a par ailleurs consacré soixante secondes de son discours à la présidentielle durant son allocution. Le temps pour Alassane Ouattara de rassurer ses compatriotes, mais aussi les partenaires de la Côte d’Ivoire : « les élections seront apaisées, transparentes et démocratiques ». Une priorité pour le président ivoirien : « consolider les acquis enregistrés depuis 2011 pour continuer la marche du pays vers le développement ». 

Aucune déclaration d’intentions donc en vue d’une possible participation au scrutin d’octobre 2025. Alassane Ouattara s’est concentré sur le bilan de l’année écoulée et les perspectives d’une croissance économique à 7 % en 2025.