Dans son édition du 14 août 2023, le quotidien économique et financier britannique Financial Times consacre une enquête au « Fonds pour l’intégrité de l’Afrique », créé en 2016 par la Banque africaine de développement (BAD). Fonds dont les ressources n’ont pas été utilisées. Explications.
La Banque africaine de développement est au centre d’une polémique dévoilée par le Financial Times, dans un article paru ce lundi 14 août 2023. L’institution financière a en effet échoué à mettre en œuvre les fonds collectés depuis sept ans dans le cadre de sa lutte anti-corruption.
Ce « Fonds pour l’intégrité de l’Afrique » a été créé en 2016 et devait financer des programmes contribuant à la prévention, à la détection et à la répression de la corruption sur le continent, et aider aussi les investigations. C’est en tout cas ce qu’annonçait le communiqué paru à l’époque.
Des fonds collectés, mais pas débloqués en sept ans
Doté de 55 millions de dollars issus des différentes sanctions financières imposées à des entreprises jugées corrompues et qui avaient passé des accords avec la banque, ce fonds, qui se voulait être un modèle pour d’autres initiatives du même genre, n’a jamais été débloqué en sept ans, a reconnu la BAD.
Selon l’institution, citée par le Financial Times, ce fonds n’est pas entré en service en raison de risques de conflits d’intérêts, de transparence et de mise en œuvre, lors du processus d’exécution. Et il doit à présent être géré par une institution extérieure.
Des déclarations qui soulèvent en tout cas une question, selon le journal britannique, quant à l’efficacité d’une institution qui est le récipiendaire de milliards de dollars de la part des pays occidentaux pour des projets de développement en Afrique.