Très tôt dans la matinée d’hier, les membres de l’Organisation des Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP) avec à leur tête Maître Aboubacar Baparapé ont pris d’assaut la bourse du travail pour la commémoration de cette journée sous le thème : « Pour la reconquête des libertés à travers le jugement des tortionnaires et des victimes mobilisons-nous ».
21 ans après l’institutionnalisation de la journée nationale de lutte contre la torture par le président Dieudonné Nicéphore SOGLO plusieurs organisations s’en souviennent. C’est le cas de l’ODHP qui a eu une pensée pour les victimes des différentes répressions du temps de la révolution et demande que justice soit rendue à tous ceux-là qui ont versé leur sang pour les libertés. La séance a commencé par un meeting en salle ; Félix Quenum une des victimes de torture et d’arbitraire dans son mot liminaire a sollicité l’appui des médias pour se faire mieux entendre. Il s’est dit désolé de constater que le 07 mai de chaque année depuis fort longtemps passe sous silence. Après moult discours d’incrimination du pouvoir en place par les organisateurs, les différents partenaires sociaux venus soutenir l’ODHP ont donné le top pour une marche pacifique qui a pris corps à la bourse du travail pour échouer au ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et de la Législation, les marcheurs scandant des mots hostiles aux autorités actuelles.
Le ministre Valentin Djènontin étant absent, les manifestants ont étés reçus par le Directeur de cabinet accompagné de son adjoint et de quelques cadres du ministère. Dans leur motion de protestation Maitre Baparapé, le secrétaire général de la CSTB Paul Essè Iko ainsi que les autres ont réclamé l’indemnisation des victimes, la cessation des oppressions et le jugement des tortionnaires. En réponse à leur motion, le directeur de cabinet adjoint du ministère de la justice Louis Hadonou a fait savoir aux manifestants que la place des victimes au sein de la commission de réparation reste à pourvoir. A son tour, le directeur de cabinet Denis S. Ogoubiyi, a signifié que le ministre de la justice ne peut empêcher ou enfreindre les libertés des citoyens avant de dire qu’il a pris acte et rendra compte à son ministre. Mais avant de se séparer, les deux parties sont tout de même parvenues à s’entendre sur la date de leur prochaine rencontre, le 14 mai 2014 afin de poursuivre les discussions.