Sorti de la maison d’arrêt de Madrid en Espagne, l’ancien ministre des finances, Komi Koutché, reste soumis à un contrôle judiciaire hebdomadaire et interdit de sortie du territoire espagnol en attendant de comparaître devant la chambre criminelle du tribunal pour l’audience finale d’extradition.
Le juge espagnol qui gère le dossier Komi Koutché a répondu favorablement à la requête introduite par ses avocats. En effet, le juge espagnol en charge du dossier pour lequel l’ancien ministre béninois des finances a été arrêté le 14 décembre à Madrid a accédé à la demande de liberté provisoire introduite le 8 janvier 2019 par les avocats de Komi Koutché.
Pour sa libération de la maison d’arrêt de Madrid, aucune caution n’a été versée, selon des proches de l’ex argentier national, Mais, après sa libération, Komi Koutché a été interdit de quitter le territoire espagnol. Il est aussi soumis à un contrôle judiciaire chaque semaine jusqu’à sa comparution devant la chambre criminel du tribunal qui doit décider ou non de son extradition.
Selon son avocat, Me Luis Chabaneix, l’Espagne peut s’opposer à son extradition. « L’Espagne a parfaitement le droit de s’opposer à la demande d’extradition du Bénin. Si c’est le cas, le dossier sera ainsi clos », a-t-il déclaré à nos confrères de Jeune Afrique. Dans le cas contraire, le juge fixera une date pour l’audience, ajoute-t-il. Faut-il le préciser, les autorités espagnoles sont contraintes de donner leur avis sur la demande d’extradition introduite par le Bénin dans un délai de 40 jours. C’est ce que stipule la loi du pays sur l’extradition.
La libération de Komi Koutché s’ouvre encore sur l’étape de l’examen par les autorités judiciaires de Madrid de la demande d’extradition introduite par le gouvernement béninois.
Selon ses avocats, tout ce dont leur client est victime est dû à son appartenance à l’opposition. « Il est désormais de notoriété publique que les poursuites et les machinations contre l’ancien ministre sont purement et simplement politiques » dénoncent-ils. Ces avocats déclarent qu’ils « …se réservent le droit d’apporter publiquement et au moment opportun tous les éléments cachés de cet acharnement politique qui nuit à l’image de Komi Koutché ». Ils promettent donc défendre sa cause pour laver son honneur.
Mis en cause pour « malversations »
Pour ce dossier, le parquet de Cotonou estime avoir interjeté appel de cette ordonnance d’annulation, mais difficile de savoir dans quelles conditions un nouveau mandat a été décerné, rapporte Jeune Afrique. Pour rappel, Komi Koutché était sous le coup d’une convocation devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), prévue pour le 18 décembre 2018, lorsqu’il a été arrêté le 14 décembre à Madrid, à la veille d’un meeting politique qu’il devrait animer à Paris.
Komi Koutché est mis en cause notamment pour des malversations relevées dans sa gestion au moment où il était directeur général du Fonds national de micro-crédit (2008-2013).
Des audits réalisés par le gouvernement béninois sur les périodes 2010-2013 et 2013-2016 ont conclu à des irrégularités de plus de 8 milliards de francs CFA. Komi Koutché et plusieurs autres cadres béninois, dont l’ancien directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique sont poursuivis pour diverses infractions : détournements, octroi irrégulier de crédit et de marchés gré à gré, etc.
Resrte à savoir si l’ancien argentier béninois sera extradé ou non au Bénin les prochains jours. Selon son avocat, Me Chabaneix , l’Espagne peut s’opposer à l’extradition de Komi Koutché.