(Les sujets brûlants de la visite du leader nord-coréen Kim Jong-un en Russie)
Kim Jong-un est arrivé sur le territoire russe, annonce mardi 12 septembre le ministère de la Défense sud-coréen, alors qu’un sommet avec Vladimir Poutine va se tenir. Ce voyage officiel, le premier à l’étranger du dirigeant nord-coréen depuis le début de la pandémie de Covid-19, pourrait donner lieu à un éventuel accord d’armement entre les deux pays. Pyongyang et Moscou n’ont rien dévoilé du contenu des rencontres, mais la communication nord-coréenne donne des indices.
Après avoir foulé le tapis rouge et passé les troupes en revue, Kim Jong-un est monté à bord de son fameux train blindé en saluant des militaires et des dignitaires du régime. Les médias d’État ont mis en scène son départ de Pyongyang qui a eu lieu dimanche. Désormais, il serait en territoire russe.
Kim Jong-un et Vladimir Poutine vont se rencontrer durant ce voyage officiel du premier en Russie. Les deux dirigeants vont parler de « sujets sensibles », ainsi que l’a annoncé le porte-parole du Kremlin. On ne connaît ni la date, ni le lieu de cette rencontre, qui sera le deuxième rendez-vous officiel entre Kim Jong-un et Vladimir Poutine après leur sommet en 2019, déjà dans l’extrême orient russe.
Des indices laissent supposer des discussions autour d’armement et de technologie aérospatiale
Peu d’informations ont filtré de ce rare voyage du leader nord-coréen à l’étranger, le dixième depuis son arrivé au pouvoir en 2011. Mais les photos de la délégation sur le quai de la gare laissent penser qu’il sera question de munitions, ainsi que de technologie navale et spatiale. Les plus hauts cadres de l’armée et la ministre des Affaires étrangères semblent faire partie de la délégation, ainsi qu’un commandant de la marine et un officiel du programme spatial nord-coréen. Un casting qui correspondrait aux informations venues de Washington la semaine dernière.
« La Corée du Nord est évidemment du côté de la Chine et de la Russie. La Corée du Nord, depuis les premiers jours de la guerre en Ukraine et de l’invasion russe, a soutenu Moscou. Ça a été le premier pays à reconnaître les Républiques russes de l’Est de l’Ukraine. C’est un pays qui a systématiquement, à l’Assemblée générale des Nations unies, soutenu la Russie et voté contre les résolutions condamnant Moscou », décrypte Antoine Bondaz, directeur du programme Corée à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Les deux pays pourraient s’entendre sur la mise en place d’exercices navals conjoints, tandis qu’en échange de livraisons d’armes et de munitions à Moscou – que cherchent à tout prix à éviter les États-Unis, qui parlent d’« énorme erreur » –, la Corée du Nord chercherait de l’aide alimentaire, mais aussi à obtenir des technologies de construction de sous-marins à propulsion nucléaire. Pyongyang pourrait chercher de l’aide russe pour la mise en orbite de son nouveau satellite, dont les deux derniers essais se sont soldés par des échecs.