La défense de l’ex-ministre sénégalais Karim Wade s’est pourvue devant la Cour suprême contre sa condamnation à six ans de prison, a appris l’AFP auprès de ses avocats, tandis que son père, l’ex-président Abdoulaye Wade, a appelé ses partisans à un rassemblement vendredi.
« Nous avons saisi hier (lundi) la Cour suprême », a confirmé à l’AFP l’avocat, Me Mohamed Seydou Diagne, indiquant qu’aucun délai n’est imposé à cette juridiction pour donner une réponse à cette requête.
Il avait indiqué lundi à l’AFP que ce pourvoi visait à « casser et annuler » le verdict qui a condamné le même jour Karim Wade à six ans de prison ferme et plus de 210 millions d’euros d’amende pour « enrichissement illicite ».
L’ex-président Wade, qui est secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) a appelé ses militants à un meeting vendredi place de l’Obélisque, dans un quartier populaire de Dakar, notamment pour faire une déclaration sur le verdict, a indiqué mardi à l’AFP un responsable de cette formation.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, une juridiction spéciale), qui a condamné Karim Wade, a motivé sa décision par un écart de plus de 100 millions d’euros entre le patrimoine estimé de M. Wade et ses « revenus légaux ».
Elle a estimé que « l’origine licite de ce patrimoine n’a pas été prouvée », la charge de la preuve devant cette juridiction incombant au prévenu.
Karim Wade, 46 ans, était jugé avec neuf « complices » dont deux, incluant un Béninois, ont été relaxés par la CREI, trois condamnés à cinq ans de prison et quatre, « en fuite », à dix ans de prison.
Il a été condamné après sa désignation samedi comme candidat du PDS à la prochaine présidentielle.
Ce scrutin, prévu en 2019, pourrait se tenir en février 2017 si une réforme diminuant de deux ans le mandat du président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans, est adoptée lors d’un referendum que celui-ci compte organiser en mai 2016.