(« A travers la réalisation de ce mémorial, qui symbolise notre union, la ville de Porto-Novo connait, désormais un nouvel essor, en ce début de l’année nouvelle 2022 » rassure le patriarche)
Enseveli debout et vivant jusqu’au niveau des épaules dans un trou qui se situe aux bords de l’actuel Palais Honmè, feu Akakpo dit « OGAGBAMI » dispose après 300 ans d’un mémorial où repose désormais ses reliques. La cérémonie d’inauguration de ce mémorial érigé en sa mémoire s’est déroulée hier jeudi 27 janvier 2022 au quartier Adomè dans Porto-Novo, en présence du patriarche Karim da Silva, du maire de la ville, du représentant de préfet de l’Ouémé, du nouveau roi de Porto-Novo et de ses ministres, des Sages de la ville, des chefs de collectivité et des membres de la famille du disparu.
Le patriarche Karim Urbain da Silva vient de graver le nom de feu Akakpo dit « OGAGBAMI » dans le marbre de l’histoire de la réconciliation des fils et filles de Porto-Novo. En s’investissant dans la réalisation du mémorial, le Patriarche démontre ainsi qu’il n’y a point de progrès sans la paix. Cet acte du patriarche vient donc mettre fin à 300 ans d’injustice, ouvrant de ce fait le chemin au pardon et à la réconciliation entre les enfants de la cité des Ayinonvis.
Dans un ton ferme et rassurant, Karim da Silva a lancé aux habitants de la ville capitale de ne pas craindre de proclamer que l’avenir est, dorénavant dégagé du moindre obstacle au succès de toutes leurs entreprises, qu’ils sont délivrés et qu’une nouvelle ère, comme le jour nouveau qui s’est levé sur Porto-Novo, annonce de très belles pages qui se succèderont. « J’ai la conviction, que nous avons passé un cap, et que les terrible blessures, jadis connues, se sont renfermées, comme une fleur fanée, pour laisser place à l’éclosion de notre bonheur d’être ensemble, de vivre ensemble, de regarder l’avenir ensemble et de bâtir ensemble. C’est cela notre destin » s’est-il réjouit. « Jamais plus nous ne revivrons tout ce que nous avons connu. L’amour qui est force spirituelle la plus importante au monde est parmi nous » a fait savoir le Président des Sages de la ville de Porto-Novo.
Conscient du préjudice causé par son ancêtre et très touché par l’acte historique et érotique posé par le Sage Karin da Silva, le nouveau roi de Porto-Novo, sa majesté Kpodagba Lokpon VIII, après avoir remercié le patriarche a fait remarquer que ce mémorial fera tache d’huile dans les annales de l’histoire de la ville aux trois (3) noms, Hogbonou, Ajashè, Porto-Novo.
Avant de remettre officiellement les clés du mémorial au représentant de la famille, sa majesté Mito AKPLOGAN Guin AGBOTOZOUNMÉ a d’entrée imploré la protection des mannes des ancêtres sur le patriarche.
La cérémonie d’inauguration du mémorial s’est achevée par une visite guidée et une prière au pied de la tombe du disparu.
Fréjus MASSIHOUNTON
Portée de la Cérémonie du pardon du Jeudi 30 Décembre 2021 à Komè, quartier Lokossa, relative au constat de division, de mésentente et du rejet de l’autre entre les filles et fils de Porto-Novo
Courant 2011, un groupe religieux musulman, habituellement appelés ‘’Alfas’’, vinrent rencontrer Monsieur Urbain Karim Elisio da Silva, en sa qualité de premier Haut dignitaire de la Communauté Musulmane.
Ce groupe de religieux lui proposa de mettre à sa disposition, des moyens financiers importants, pour organiser des veilles ou prières nocturnes dans le but de conjurer le mauvais sort, et de remédier aux nombreux et divers problèmes qui minent la ville de Porto-Novo. Cette requête, bien que singulière et même insolite, rencontra la compréhension du Président des Sages de la ville, et reçut un écho favorable.
En effet, le Président du Conseil des Sages, M. Urbain Karim Elision da Silva mit à la disposition de ce groupe, les moyens nécessaires pour réaliser ce vœu.
Ainsi, tous les soirs de 21h à 4h du matin, autour de la ville, des prières régulières étaient adressées à Dieu, pour mettre fin aux maux de la cité. La récitation des versets du Coran était accompagnée de l’expression en arabe : ‘’ lahila ilalaha qui signifie : il n’y a de Dieu que Dieu.
Ces bruits de voix donnaient l’impression d’une éruption de cris qui perturbaient la quiétude des paisibles populations.
C’est ainsi que le défunt Roi, Dê-KPOTOZOUNME HAKPON III, adressa, en ce temps, au Conseil des sages, une plainte contre ce bruit nocturne.
Reçu par le Conseil des Sages, qui lui présenta ses excuses, le roi fut informé, qu’en réalité, il ne s’agissait que de prières dans le but de purifier et favoriser notre ville.
Parallèlement les sieurs Bernard ADJIBODOU et feu Charlemagne HOUNKPATIN, ont été reçus par le Président du Conseil des Sages. Leur but était de solliciter l’intervention de ce dernier pour en finir avec la situation de mésentente, de division, et de rejet de l’autre, que vivent, au quotidien, les ressortissants de Porto-Novo.
Il fallut donc, pour ce faire, clarifier les fondements de cette situation. Dès lors, des actions furent menées, ci et là.
Les consultations des oracles révélèrent que l’origine des maux de la ville se trouvait dans ma malédiction proférée par l’ancêtre AKAKPO sur la ville.
En effet, l’ancêtre AKAKPO fut enseveli, au bon vouloir de Tê AGBANLIN, debout et vivant, jusqu’au niveau des épaules, dans un trou creusé à en endroit situé aux bords de l’actuel palais HONME. Il interrogea ses assaillants sur la nature de l’acte qu’il aurait commis et qui lui valait de mériter un tel sort.
‘’Oga ègbami, dit-il dans sa langue, ki ni Monché ? A cette supplication Tê-AGBANLIN demanda que l’on recouvre sa tête d’une calebasse. Et, mort d’étouffement, il fut totalement enseveli. Le sable lui recouvrit tout le corps jusqu’au- dessus de la tête. On planta ensuite un palmier à cet endroit appelé : ‘’OGAGBAMI’’
Mais avant de rendre son dernier souffle, l’ancêtre AKAKPO proféra de terribles malédictions, contre ses assassins et sa ville. Ainsi, la discorde et la guigne, règneront toujours à Porto-Novo, tant que l’âme du supplice planera sur la ville.
La résolution, du Conseil des Sages de la ville de Porto-Novo, fut de conjurer ce mauvais sort. Tout d’abord, plusieurs délégations furent envoyées à Abomey, Allada et Tado, pour informer et consulter ces royaumes, liés à celui de Hogbonou par le sang, sur le mal.
Une importante délégation prit la direction d’Ilé-Ifè (Nigéria) pour aviser l’Oni de la situation.
Ainsi donc, toutes les dispositions idoines ont été prises. Mais, contre toute attente, la cérémonie du Pardon sincère et public ne put avoir lieu, le 17 décembre 2011, au palais honmè. Le roi, avait brillé par son absence.
On dut comprendre que cette absence trouvait son origine, sinon sa cause, dans le discours que devait prononcer M. Machioudi DISSOU. Le texte de ce discours avait été communiqué au roi Dê-KPODOZOUNME HAKPON III, à l’avance. L’accusation maladroite, contre les ancêtres du roi, qui y figurait, fut l’obstacle à sa présence.
Dès lors, tout ce qui avait été préparé et arrangé fut vain et sans objet.
Il ne restait qu’à sauver la face : pour honorer les divers investissements en déplacements des personnalités, notamment l’arrivée d’une forte délégation d’Ilé-Ifê, les moyens logistiques et matériels, etc, la cérémonie fut transformée en prière pour les morts.
La situation n’ayant guère évolué jusqu’à la disparition prématurée du roi Dê-KPODOZOUNME HAKPON III, en février 2020, certaines personnalités, éprises de paix, de progrès, et soucieuses du développement, ont dû continuer à réfléchir sur la réalisation de ce pardon tellement nécessaire.
Cette cérémonie de pardon, en fait, consiste à prélever du sable autour de sa tombe, qui constitue le reste du supplicié AKAKPO, à les recueillir dans un cercueil, avec de divers objets funèbres, en invoquant son âme, puis à les inhumer décemment et, à nouveau, selon les rites de sa communauté, et par les siens.
C’est ce qui s’est passé, et c’est la compréhension qu’il faut avoir de toutes les actions et les activités menées qui ont abouti à la grandiose cérémonie de ce 30 décembre 2021.
Au cours de cette cérémonie, les offenseurs ont clairement, à haute et intelligible voix, sollicité le pardon des offensés. Ces derniers ont reçu cette demande de pardon qu’ils ont accepté fraternellement cet instant solennelle très émouvant a vu couler des larmes
Ils ont, en outre, salué les Sages et leur président qu’ils ont vivement remercié et félicité, pour leur implication et leur investissement dans la tenue effective de cette cérémonie ce qui augure d’un avenir meilleur pour la ville de Porto-Novo
Il convient de souligner qu’aussi bien le préfet de l’Ouémé que le Maire de la ville de Porto-Novo ont marqué de leur présence cette cérémonie dans leurs interventions respectives ces autorités ont mis l’accent sur l’importance des enseignements à tirer afin que la ville aux trois noms retrouve son rayonnement et ses lettres de noblesses ainsi soit-il