(«Homme de Dieu, Pasteur Boni YAYI entendez et recevez mon message, cet appel à la rédemption», dixit le Patriarche)
Dans sa paisible retraite togolaise, le journaliste Ali PINHEIRO garde un œil critique sur l’actualité politique de son pays natal, le Bénin.
Profondément écœuré par les mensonges propagés sur les réseaux sociaux au sujet des années de règne du président YAYI Boni, il observe avec consternation les tentatives de ce dernier de se refaire une virginité, pensant que le peuple a oublié ses actes, ses crimes et autres méfaits.
Cependant Ali PINHEIRO en bon journaliste et archiviste se souvient d’une publication du journal en ligne, « Le Coopérant » où, il y a quelques temps, le patriarche Urbain Karim Elisio da SILVA recadrait fermement l’ancien chef d’Etat.
Dans l’attente de voir si l’homme d’Etat converti en pasteur trouvera un jour le chemin de la rédemption, Ali PINHEIRO invite à relire dans son intégralité la publication du sage de Porto-Novo sur les agissements de celui qui semble être encore prisonnier de ses démons, malgré ses prétentions à la réhabilitation.
«La vie est un carrefour où se croisent tous ceux qui existent et, lorsque le destin, pour s’accomplir, les amène à la rencontre.
Nous sommes des habitants de la terre, tous, autant que nous sommes, des terriens et personne n’est d’ailleurs que de la terre.
C’est la raison pour laquelle l’humilité et l’élévation de notre niveau de conscience doit être notre orientation, ainsi, notre prochain nous appréhenderait avec bonheur.
Par mon grand-père, je suis originaire d’une famille de négriers de Ouidah. Mon père est né à Porto-Novo, ainsi j’y suis né et suis Porto-novien.
Par ma mère, je suis descendant d’une femme dont le grand-père était un esclave affranchi et la mère une enfant de TCHATCHOU, en ce sens que ma grand-mère maternelle qui est de la famille GARADIMA est originaire de cette région septentrionale de notre pays.
Mon grand frère Auguste Marouf da SILVA, l’homme du célèbre « carrefour da SILVA » à Parakou y a vécu toutes ses années, jusqu’à la mort. Il était à Parakou, chez lui, et parmi les siens. Ainsi, par ma mère, mes origines remontent à TCHATCHOU.
Mais le septentrion, ce port d’attache de nos déplacements et brassages est si grand et si fraternel que c’est à Kandi où au cœur de plusieurs familles, maternelle et beaux-parents, j’ai mes meilleures attaches au point où je suis le chéri de la famille.
Ma route et celle du président Boni YAYI se sont croisées lors de son accession au pouvoir. J’ai toujours pensé que la place d’un patriote n’était pas dans l’opposition mais dans son assistance et sa disponibilité permanente pour aider celui qui a en charge la direction des affaires du pays à faire mieux pour la nation au lieu de la diviser et de perdre du temps.
Devrais-je rappeler que nous sommes un pays sous-développé, » des plus pauvres de la planète et que notre priorité n’est pas de singer l’Occident mais de nous développer d’abord ?
Je n’ai ménagé aucun effort ni aucun sacrifice et parfois contre moi-même pour soutenir férocement le président Boni YAYI lorsqu’il était aux affaires.
Aujourd’hui, fidèle à cette ligne de conduite qui est la mienne, je pense toujours qu’il faut, vaille que vaille, si nous aimons ce pays, appuyer son successeur et permettre à ses actions de réussir, car il y va de l’avenir et de la prospérité de notre pays.
Boni YAYI est toujours mon parent, ce n’est pas le pouvoir qui nous a fait parent, nous avons le même sang. Mais la vie a fait, cette fois-ci, que ce soit mon fils qui lui ait succédé, devrais-je me réfugier dans le déni, à cause de Boni YAYI et supporter toutes ses dérives et excès ?
Le président Boni YAYI vous troublez sérieusement la gouvernance et la progression vers la prospérité de ce pays que vous avez jadis dirigé pour le même but.
Votre slogan à l’époque était celui du Bénin émergent, pourquoi vouloir aujourd’hui en faire un pays immergé de tous ces maux dans lesquels vos actes tendent de toute évidence à le plonger ?
Je ne crois pas que vous puissiez rencontrer la paix intérieure, tant que vous n’auriez pas résolu une équation personnelle importante, entre les sentiments d’hostilité dont vous faites montre, de façon permanente, envers votre successeur et la nécessité du pardon accordé que vous clamez alors que vous n’y êtes manifestement pas encore…
Votre reconversion ou révélation au sacerdoce évangélique avait pourtant de quoi rassurer, mais non, vous n’y êtes pas.
Mais Monsieur le président Boni YAYI, vos deux mandats ont été émaillés de violence, d’intransigeance, de méprise, et de menaces du président que vous étiez contre ses opposants et la population.
Gare à celui-là, quel qu’il soit, qui aurait voulu se tenir sur votre chemin, « je défie quiconque », « demi-dieu, parce que vous étiez même plus rapide que le Bon Dieu », « je ferai descendre les miens sur Cotonou », etc… Tous ces excès et dérapages sont de votre temps, vous en souvenez-vous ?
Le président Boni YAYI, le Bénin n’était pas stable sous votre régime, des affaires de sang, il y en a eu, qu’il s’agisse de disparition ou d’accidents fortuits, votre successeur ne vous a pourtant pas poursuivi, or c’est vous qui n’arrêtez pas de le persécuter et de déstabiliser son action.
Le Président Boni YAYI, sous votre règne le PADME, le FNM, et plusieurs organisations financières ont connu des gestions opaques et se sont écroulées comme un château de cartes, c’était la faute à qui ?
Contre des revendications syndicales et politiques que vous avez laissées filer et enfler, notre pays a souvent pris l’option, sous votre présidence, de faire le lit du régionalisme «IFON KODA » pour, inévitablement, aboutir à une guerre civile dont Dieu nous a épargné.
On se demande encore comment nous avons fait pour y échapper, après votre intervention du 1er août 2012 où vous promettiez de faire descendre les vôtres sur Cotonou, le Bénin n’étant pas MADAGASCAR.
Ignoreriez-vous M. le président Boni YAYI que toutes vos interventions et actions depuis 2016 ressemblent tellement à celles de « TGV » et donc à MADAGASCAR que vous n’aviez pas souhaité pour votre mandat ? J’ai, hélas, constaté comme tout le monde, qu’habile aux souffleurs, vous attisez le feu de la haine contre le régime de votre successeur Patrice TALON.
Le président Boni YAYI pourquoi tenez-vous à finir comme un pousse-au-crime après avoir été le premier magistrat de ce pays, pendant 10 ans, même si les béninois ont oublié le sombre épisode de votre catastrophique réélection qui les a amené à douter, pour une première fois, depuis le renouveau démocratique de la plus importante de leurs institutions : la Cour Constitutionnelle, dernier rempart de notre système politique.
Une brave dame ne vous avait-elle pas alors désigné comme le « président élu selon la Cour constitutionnelle » et non par le peuple béninois ?
Qu’est-ce qui vous fonde à vouloir donner des leçons de démocratie, de bonne gouvernance, et critiquer l’action du Président de la République, son Excellence M. Patrice TALON alors que vous n’avez pas fait mieux.
Les nombreuses marches que nous avons connues, sous votre régime, ne nous ont pas conduit à l’émergence, elles sont demeurées vaines, inopérantes, et avec le recul, inutiles. C’était du «Boni’s show!»
Le Président, Boni YAYI, avez-vous oublié toutes les querelles au sujet de la LEPI, à votre époque ? Que vous est-il donc arrivé entre temps pour que vous ne voyiez pas la poutre dans votre œil mais la paille dans celui de votre successeur ?
Le président Boni YAYI savez-vous que sous votre règne les avis n’étaient pas unanimes à votre sujet, pour certains vous étiez «omnipotent, omniprésent, omniscient », mais pour d’autres, l’exemple type même de l’erreur de jugement.
Votre gouvernance, M. le président Boni YAYI, a bousculé, embarrassé, étreint pesamment pendant que des citoyens béninois honnêtes ont été dépouillés, la patrie dont vous le docteur en Sciences Économiques aviez la charge de la direction des affaires a été plumée jusqu’à la défroque, par la pyramide de PONZI.
Ce coup de maître fut réalisé, non sous votre nez et à votre barbe par du gibier de Cour d’Assises, mais avec votre participation. M. le président Boni YAYI, vous ne sauriez nier, ni disconvenir, que ICC-Services est arrivée au Bénin en 2006, l’année de votre élection. Ses patrons venaient d’Abidjan où ils s’étaient déjà illustrés. Cette information ne pouvait échapper à aucun Etat sérieux, lorsqu’on a affaire à des quidams qui font appel à l’épargne publique, sinon, que gériez-vous M. le président ?
Mieux, les patrons d’ICC-Services finançaient vos bombances, beuveries et surabondances. Allez vous démentir qu’il ne vous est arrivé, M. le président Boni YAYI de les solliciter pour payer les salaires des fonctionnaires? Vous êtes plusieurs fois allé chez Akplogan, le ténor d’ICC-SERVICES à Calavi.
Le président Boni YAYI, certains de ces hommes d’ICC-Services fréquentaient les mêmes personnes et les mêmes endroits que vous. Un de vos ministres, tout au moins, les connaissaient et des têtes de ce syndicat de voleurs avaient leurs entrées à la présidence de la république, sous votre régime. Que vous a-t-il pris de fréquenter cette racaille ? Étaient-ce vos partenaires ?
Ce sont des questions que l’on est légitimement en droit de se poser, d’autant que tous ces faits, conjugués avec la date de leur arrivée au Bénin, qui se trouve concomitante avec l’année de votre accession au pouvoir, cache un malaise certain. Coïncidence ! Certes, mais sauriez-vous le contredire ?
Vous étiez alors et pourtant le président de tous les béninois et leur premier protecteur ! Qui plus est, vous étiez le gardien de l’épargne publique ! Ajouterais-je encore à votre charge, que vous aviez les services de renseignement de la nation à votre disposition, si vous eussiez eue un doute ou voulu en avoir le cœur net ?
Le président Boni YAYI le bilan de toutes ces escroqueries à l’échelle nationale par ICC- SERVICES, s’élèveraient à Mil cinq cent milliards volés par les patrons de cette entreprise. Vous avez pu nous faire ça au Bénin ?
Je n’ai donc pas compris M. le président Boni YAYI, que tout cela ne soit pas assez fort et décisif pour vous montrer le chemin de la raison et vous inciter à la retenue, plutôt que d’en remettre une couche ?
Je le dis, parce que, devant votre choix de lâcher l’irresponsabilité dans la rue, et faire marcher sur l’Assemblée Nationale, les bras m’en sont tombés.
Est-ce là, vous l’ancien président de la république, qui devriez être un modérateur par essence, un sage et une référence de la patrie, tout le respect que vous avez pour la représentation nationale ?
Aujourd’hui, c’est une prétendue croisade de prières que vous auriez voulu lancer à partir de Porto-Novo, n’eût été la vigilance de son maire M. Charlemagne YANKOTY, où voulez-vous en venir ?
Seriez-vous plus démocrate que qui ? Ignoreriez-vous, M. le président Boni YAYI que tout le monde vous a vu à l’œuvre au cours de vos deux mandats que vous n’avez pas réussi à porter à trois ?
Vous fussiez président que l’essor que nous connaissons aujourd’hui dans tout le Bénin, du Nord au Sud, et qui nous fait à tous, y compris vous-mêmes, beaucoup de bien, nous aurait échappé.
Ne devrions-nous pas remercier le Président de la République du Bénin, votre pays, son Excellence M. Patrice TALON, pour toute l’œuvre accomplie ? Avouons-le, il a fait mieux que vous et pourtant, ce n’est pas terminé.
Il a tenu bon, face à toutes vos tentatives de déstabiliser le pays, à cause de la haine de lui que manifestement vous avez, ce qui se constate en toute objectivité.
Devant tous vos agissements, depuis le premier quinquennat du Président de la République, son excellence M. Patrice TALON, je n’ai absolument rien dit, jusqu’à présent, non parce que je ne le pouvais pas mais, pour cette seule raison que je vous ai toujours donné la chance de vous ressaisir.
J’étais, en effet, persuadé que votre expérience au pouvoir, malgré que nous vous avons tous vu à l’œuvre, ne pouvait, que, vous indiquer, tôt ou tard, l’option du respect de soi, de la dignité.
Aujourd’hui, je me suis décidé à en appeler à votre conscience pour que vous empruntiez le chemin de la retenue, et en vous faisant quelque rappel parce que, je ne voudrais pas que vous ressembliez à votre prédécesseur, celui sous le mandat duquel vous avez gagné la BOAD.
Jugez-en vous-mêmes, les élections de 1991 ne s’étaient pas déroulées dans la quiétude. Elles avaient donné lieu à des règlements de compte.
Feux MOUSSE et CHIDIAC en avaient fait les frais. Ils avaient été déportés. L’intransigeance de l’ancien président SOGLO, et son refus de les libérer, avaient épousé et grandi, conséquemment, la division à Parakou.
Ainsi, la Renaissance du Bénin naquit sur les cendres d’un affrontement tribal et brutal. On chanta, à l’époque, que ce parti avait réalisé une percée mémorable, dans cette ville du septentrion, alors qu’il ne s’agissait que d’un vote ethnique dû à l’existence à Parakou d’une forte communauté de ressortissants Fon.
Le syndicat des anciens chefs d’Etat africains dont il se pare de la vice-présidence est une coquille vide depuis longtemps, car ceux dont il s’agit sont tous morts et qu’il en est le seul survivant.
Ne cherchez-donc pas à en faire partie, au point d’en oublier votre obligation de réserve !
Pourquoi ce bref rappel, d’un passé tumultueux et trouble ? C’est que vos actions tendancieuses M. le président Boni YAYI se révèlent franchement insidieuses et il faudrait se demander si les mêmes causes ne sont pas en train de produire les mêmes effets dans notre cher Bénin.
Quel bilan, à chaud, ou froidement, avec le recul, avez-vous à lui opposer en terme de démocratie, de tolérance, et de bonne gouvernance ? Aucun, je dis bien aucun !
Que voulez-vous avec cette soudaine histoire de croisade de prières en tournée dans les villes du Bénin, croisade que rien et même pas votre allocution introductive ne justifient en toute objectivité ? Que recherchez-vous ?
Votre passage sur les réseaux sociaux, récemment, sous l’apparence du Pasteur benêt, distrait par le Bon Dieu, n’avaient-ils pour dessein que de continuer tout ce que ce pays a eu tant de mal à évacuer depuis 2019 et 2021, à savoir la haine, la désolation et la mort ?
Les morts enregistrés en 2019 et 2021 avaient-ils véritablement pour origine un combat de démocrates avec des fusils ou une insurrection au mépris de la souveraineté de la loi qui s’exprime en feux criminels allumés par ceux-là mêmes qui crient au loup, alors que nous les connaissons tous.
Quelle destination et quelles actions avaient pour objectif, ces camionnettes bourrées d’armes et arrêtées dans la DONGA, parce que le Bon Dieu même ne voulait pas de troubles ? Qu’auriez-vous dit et fait, M. le président Boni YAYI, si vous aviez dû subir cela d’un prédécesseur ?
Personne n’est dupe et, il faut le dire, Reckya MADOUGOU n’est qu’un prétexte, puisqu’il est évident que si vous aviez souhaité ardemment et sincèrement obtenir sa libération, c’est autrement que vous procéderiez.
Le président Boni YAYI, n’amenez pas les béninois à conclure à votre sujet, comme Jean de LAFONTAINE dans « Les animaux malades de la peste » : il faut, et très rapidement, que vous vous écartiez de cette pente si vous ne tenez pas à être notre problème, le fléau du Bénin tout entier ! Le Bénin ne mérite pas cela de vous, M. le président.
Vous qui m’aviez donné tant l’impression de souffrir de toutes ces histoires affreuses et indicibles qui ont émaillé votre présidence, auriez-vous oublié les conseils que je vous ai prodigués, autrefois, à l’occasion de plusieurs affaires, comme celle de la disparition de Pierre Urbain DANGNIVO ?
Devrais-je vous rappeler au bon souvenir de cette affaire qui demeure le point d’orgue des outrances de vos deux mandats ?
Tout est parti du rapport au parfum de scandale en matière de gouvernance fait à son départ par votre deuxième ministre des finances, Soule Mana Lawani. L’affaire CEN-SAD et d’autres furent mises à nu, et ne comportaient plus aucun secret.
On s’en serait douté, M. le Président Boni YAYI, vos réactions épidermiques, votre penchant à la vindicte, et la précipitation qui vous caractérisent vous ont amené à être le satrape des laudateurs qui composaient votre entourage.
A partir de là, et sans réfléchir, Pierre Urbain DANGNIVO, désigné à votre courroux, avait été arrêté en pleine circulation et conduit directement à la Présidence de la République. Ce traître allait voir ce qu’il allait voir…
(…)
Vous n’avez pas su endosser la responsabilité qui était la vôtre. Vous comptiez sur des gens qui avaient utilisé votre dos pour arriver au sommet de leurs intérêts.
Le Président Boni YAYI, personne n’était plus avec vous, de SOULE MANA LAWANI le démissionnaire à TEVOEDJRE, le soutien irréductible, vous aviez été lâché.
L’opposition, les syndicats des travailleurs, la société civile ne vous accordèrent aucun répit, tout le monde voulait votre scalp, votre compte était bon, vous étiez bien seul et votre office présidentiel, menacé, était sur la braise.
Seul manqua le coup de grâce qui ne vint pas parce qu’il fut désamorcé ci et là.
Avec l’Imam de Natitingou et d’autres, j’ai joué ma partition pour vous épargner les affres d’un scandale à plusieurs tiroirs, depuis les mouvements syndicaux, les partisans de DANGNIVO représentés par Emmanuel TETEGAN, la dissimulation du corps de DANGNIVO, un corps de DANGNIVO réapparu mais que les siens ne reconnaissent pas, l’arrestation romanesque d’un suspect, et son évasion fabuleuse de la prison de MISSERETE, puis ce fameux procès au cours duquel le quidam, supposé avoir tout fait et tout reconnu, nia, contre toute attente, tout de ce qu’il aurait auparavant reconnu ou confessé, bref tout partit en vrille…
Le Président de la République, son excellence M. Patrice TALON, ne vous perturbe pourtant pas. Il vous a fait confiance, et pendant que j’y pense, j’entends, du lointain des âges, la voix de mon maître, au cours primaire, finissant de déclamer, « Après la bataille », un poème de Victor HUGO, par : « Donne lui tout de même à boire », à l’endroit de ce soldat blessé qu’il venait pour sauver mais qui, faisant fi de cette bonne intention à son égard, lui tira dessus, le ratant de très peu. Le Président de la République vous a pardonné. Il vous a tout de même permis de revenir alors que par vos propres actes vous vous étiez irrémédiablement condamné.
Maintenant, quant à vous, il vaut quelque chose d’important que de se poser la question de savoir si vous connaissez le pardon… Bien que Pasteur… Car, vous n’arrivez point à donner au change, alors laissez-moi vous rappeler ces quelques lignes de Musset, dans « Les nuits d’Octobre” :
«Si l’effort est trop grand pour la faiblesse humaine de pardonner les maux qui nous viennent d’autrui, épargne-toi du tourment de la haine.
A défaut du pardon, laisse venir l’oubli. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre : ainsi doivent dormir tous nos sentiments éteints. Ces reliques du cœur ont aussi leurs poussières. Sur leurs restes sacrés, ne portons pas les mains.
Pourquoi, dans une épreuve d’une vive souffrance, ne veux-tu voir qu’une fraternité brisée ?
Est-ce donc sans motif qu’agit la Providence, et crois-tu, distrait, le Dieu qui nous éprouve ? Le coup dont tu te plains t’a préservé, peut-être, enfant, car c’est par là que ton cœur s’est ouvert. L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une loi suprême, vieille comme le monde et la fatalité, qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, et qu’à ce triste prix, tout doit être acheté.
Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ; pour vivre et pour sentir, l’homme a besoin des pleurs. La joie a pour symbole une plante brisée, humide encore de pluie et couverte de fleurs.
De quoi voudrais-tu donc te plaindre ? L’immortelle espérance s’est retrempée en toi sous la main du malheur. Pourquoi veux-tu haïr ta jeune expérience et détester un mal dont l’unique objectif était de nous rendre tous meilleur ?». Fin de citations.
Je souhaite vivement M. le président Boni YAYI que ces quelques lignes vous aident à surmonter vos peines et que votre cœur ne nourrisse plus de ressentiment pour la plus grande joie du Bénin tout entier, n’attirez pas vers vous la haine en vous remplissant de haine. Homme de Dieu, Pasteur Boni YAYI entendez et recevez mon message, cet appel à la rédemption.
Ne soyez pas notre difficulté, ne soyez pas une complication ou un embarras pour le Bénin, ce serait très regrettable !
Vous voilà maintenant propulsé en GUINEE comme médiateur. Iriez-vous répéter la même chose là-bas ? Si vous échouez, cela ne rejaillirait-il pas sur le Bénin tout entier ? Ne serait-ce pas notre échec à tous ?
(Opinion du patriarche Urbain Karim Elisio da Silva)