Me Jacques Bonou, l’un des avocats du constitutionnaliste répond à ceux qui font du silence du professeur Joël Aïvo (son client) depuis son incarcération un argument de leur stratégie pour améliorer les conditions de détention d’autres détenus.
Me Jacques Bonou trouve consternant que ces fausses informations sont diffusées avec toujours en arrière-plan, les conditions dans lesquelles madame Réckya Madougou, serait détenue à la prison civile de Missérété.
Me Bonou est monté au créneau pour recadrer les auteurs de cette manœuvre. Dans une déclaration rapportée par Kpakpato média, l’avocat de Joël Aïvo rappelle que son client depuis sa condamnation n’est pas hébergé dans un hôtel mais gardé à la prison civile de Cotonou où il partage les mêmes conditions que les autres détenus.
Je voudrais profiter de ces actes déloyaux et du cynisme qui anime leurs auteurs, pour rappeler à ceux et celles qui feraient encore semblant de l’ignorer ce qui suit :
- depuis le vendredi 16 avril 2021, le professeur Aïvo est en prison. Il n’est pas détenu dans sa maison, encore moins dans un hôtel de Cotonou. Mon client est bien à la prison civile de Cotonou et tous les Béninois qui s’y rendent pour visiter d’autres prisonniers peuvent le voir assis dans la masse des prisonniers, dans le brouhaha du parloir, en train de recevoir ses proches ;
- depuis bientôt 4 ans, le Professeur Joël Aïvo est injustement détenu. Il vit reclus au fond de sa cellule, loin de son épouse, de ses enfants et de ses proches ;
- depuis bientôt 4 ans le professeur Joël Aïvo est empêché d’exercer son métier, et sa carrière est à l’arrêt ;
- depuis bientôt 4 ans, le Professeur Aïvo porte seul sa croix, sans rien renier de ses idées pour le Bénin ni des convictions pour lesquelles il paie un si lourd tribut ;
- et surtout, depuis tout ce temps, chaque Béninois peut en témoigner, il n’est pas arrivé une seule fois à l’esprit du Professeur Joël Aïvo lui-même, de devoir utiliser la situation d’un autre détenu pour améliorer la sienne. Jamais il n’est venu à l’esprit de ses avocats ni de ses proches de doigter un autre prisonnier, voire de comparer les conditions de détention de celui-ci pour défendre la cause du Professeur Joël Aïvo.
« Il me paraît important de rappeler que le fait pour mon client de vivre sa détention dans la dignité, sans jamais faire du tapage au sujet des privations et des humiliations qui lui sont imposées, ne doit en aucun cas être interprété comme un contentement. Le Professeur Aïvo a toujours été un homme mesuré et réfléchi, il continuera de faire preuve de responsabilité et de sang-froid face à l’épreuve de son emprisonnement« , a martelé Me Jacques Bonou.
Selon lui, la prison n’est pas un jeu, c’est un drame. Elle emporte pour ceux et celles qui y sont confrontés, des conséquences graves. « Les années de votre vie qu’elle vous prend sont irrattrapables, et les séquelles qu’elle laisse dans votre vie sont irréparables« , affirme-t-il.
« J’invite alors humblement les personnes qui visiblement ignorent tout de ce qu’est la prison, à savoir raison garder. À défaut d’être bienveillantes à l’égard du Professeur Aïvo, à défaut de lui témoigner de la solidarité, j’invite ces personnes à respecter l’épreuve d’un homme qui a pris tous les risques pour que chaque enfant de ce pays puisse de nouveau vivre dans un pays de liberté et de justice », a conclu l’homme de droit.