Le 30 mai 2014 à 19:11 le secrétaire général de la CAF a reçu un email de Heidi Blake, qui se présente comme «deputy insight editor». Ce dernier sollicite ses bons offices pour transmettre un protocole d’interview au président de la CAF à qui un email a été envoyé par la même personne moins d’une heure plus tôt.
Le président de la CAF est sommé par le Sunday Times de répondre aux six questions qui lui sont posées avant 16h le lendemain, 31 mai 2014. Mais avant de poser ses questions et d’en attendre les réponses, l’auteur du mail inventorie sans preuve aucune quantité de choses présentées comme «faits» qui figureront dans l’article à paraître. Comme par exemple le fait que M. Bin Hammam, en tant que président à l’époque de la commission Goal de la FIFA, aurait fait bénéficier la Fédération Camerounaise de Football d’un projet à hauteur de 400 000 dollars américains. Ce qui traduit une cruelle méconnaissance du fonctionnement des instances à la FIFA et est la preuve d’un déficit de culture de la part d’un journaliste présumé.
Le Président d’une Commission ne prend pas de décision unilatérale. Mais de manière collective avec les membres de la Commission. Le Président actuel de cette commission de Développement à la FIFA n’est autre que M. Hayatou qui en connait donc que trop bien le fonctionnement.
Mais nonobstant ce fatras de rumeurs non étayés d’un début de preuve, bien que se réservant le droit d’ester en justice pour mettre les auteurs de ces élucubrations face à leurs responsabilités, le président de la CAF, soucieux, comme il l’a toujours été, de la transparence dans son action, ce malgré les attaques répétées visant à porter atteinte au continent africain tout entier, à sa personne, à son honorabilité et à son intégrité, jamais prise à défaut, a accepté de se plier à l’injonction du «Sunday Times», dans les délais permis par son agenda.
1- Avez-vous reçu de Mr Bin Hamman ou de tout autre membre de la candidature du Qatar une gratification financière ou tout autre cadeau pour apporter votre soutien à Qatar 2022 ?
Je n’ai jamais reçu de M. Bin Hammam, de l’Emir du Qatar ou de tout membre de la candidature Qatari de gratifications financières afin de soutenir la candidature Qatar 2022. Contrairement aux affirmations du « Sunday Times » dans le mail qui m’a été envoyé, selon lesquelles j’ai été choyé au Qatar, en recevant notamment des «cadeaux de valeurs» de la part de M. Bin Hammam à Doha en décembre 2009. Je tiens à indiquer que je ne me suis jamais rendue à une invitation de M. Bin Hammam ni à Doha, ni à Kuala Lumpur.
Le « Sunday Times » affirme que j’ai reçu de la part de M. Bin Hammam juste avant le 02 Décembre 2010, soixante (60) billets pour la Coupe du Monde. Mais de quelle Coupe du Monde s’agit-il ? Celle de 2010 ou celle de 2014 ? En tant que Président de la Commission d’organisation de la Coupe du Monde 2010 et actuel vice-président de la FIFA, ai-je besoin qu’on m’offre des billets pour la Coupe du Monde ? Ne suis-je pas fondé de ma position à en recevoir de droit ?
2- Quel devait être l’objet de la rencontre que M. Bin Hammam et vous, avez arrangé entre l’émir du Qatar et le président du Cameroun ?
Il n’en a jamais été question. Je n’ai jamais échangé sur une question pareille avec M. Bin Hammam. Il ne me souvient d’ailleurs pas que jusqu’à ce jour le président du Cameroun et l’émir du Qatar se soient rencontrés. Vous pouvez-vous-même mesurer le sérieux de votre démarche
3- Pour quoi M. Bin Hammam a payé pour vous une prise en charge dans une clinique privée après que vous avez voté pour le Qatar ?
Ceci est une pure invention. Je n’ai bénéficié d’aucun traitement. Le seul traitement que j’ai effectué au Qatar est une séance de dialyse faite à Doha début janvier 2011 lors du Congrès de l’AFC pour lequel, comme de coutume, j’étais invité. Vous semblez savoir mieux que moi pour qui j’ai voté.
4- Etiez-vous au courant que M. Bin Hammam donnait de l’argent à des présidents de fédérations africaines pour apporter leur soutien à la candidature du Qatar ?
Je n’ai aucune connaissance de ces paiements et le système de vote en vigueur pour déterminer les pays organisateurs des compétitions de la FIFA n’inclut pas les fédérations. Seuls les membres du Comité Exécutif sont des votants.
5- Pour quoi avez-vous accepté une hospitalité luxueuse avec des billets d’avion en business class et des nuitées dans des hôtels cinq étoiles de la part d’un représentant d’un pays candidat ?
Je n’ai jamais accepté de billet d’avions ou autres privilèges de Qatar 2022. J’ai été logé aux frais de la Confédération asiatique de football à Doha pour deux (2) nuitées en tant qu’invité de marque au Congrès de l’AFC en Janvier 2011. Ce principe est appliqué mondialement lors de tous les Congres des Confédérations.
6- Votre décision de voter pour le Qatar a-t-elle été influencée d’une manière ou d’une autre par la campagne de Bin Hammam qui a fourni de l’argent à des fédérations à travers l’Afrique ?
Le vote est secret et je me garderais bien de révéler à un média le mien. Comme indiqué je ne suis pas au courant des paiements auxquels vous faites allusion. En plus d’un quart de siècle de hautes fonctions dans les instances sportives mondiales, je mets quiconque au défi d’apporter la preuve de ce que mon vote a été subordonné à la réception d’une quelconque faveur.
Des proches de Anjorin parlent d’ « intoxication »
Selon le « Sunday Times », le Qatari Mohamed Bin Hammam, ex-membre du Comité exécutif de la Fifa, a versé d’importants pots-de-vin aux dirigeants du football africain pour s’assurer de leur soutien en vue de l’organisation de la coupe du monde 2022.
« Jeune Afrique » a relevé sur son site internet les principales personnalités africaines impliquées dans cette vaste affaire de corruption. Parmi ces dirigeants, il est cité le nom de l’ex-président de la Fédération béninoise de football et membre du comité exécutif de la CAF, Moucharaf Anjorin. Il aurait fait partie, avec 24 autres dirigeants africains, d’un premier voyage tout frais payés organisé par Bin Hammam en juin 2008 à Kuala Lumpur, en Malaysie. D’après le Sunday Times, environ 200 000 dollars en cash ont été distribués aux invités. À l’issue du voyage, le lobbyiste qatari aurait ordonné à son équipe de faire un virement direct à Moucharafou et trois autres délégués africains.
C’est de « l’intox » tout cela, affirme des proches de l’intéressé. « Tout comme le président de la Caf, Anjorin Moucharafou, n’a jamais obtenu de pots de vin du Qatari Mohamed Bin Hammam », soutiennent ces sources. C’est une information montée pour salir le nom des dirigeants du football africain, pércisent-elles. Selon nos sources, Moucharaf Anjorin pourrait se prononcer de vives voix sur ces propos diffamatoires. Sont aussi citées avoir obtenu des largesses qataries, les personnalités du football africain suivantes : Lydia Nsekera, ex-présidente de la Fédération burundaise Général Seyi Memene ; Seedy Kinteh, président de la Fédération gambienne de football, Saïd Belkhayat, ex-vice président de la Fédération royale marocaine de football, Issa Hayatou, Jacques Anouma, Amos Adamu et George Weah.