Après les violences et les pillages, l’ex-président Jacob Zuma comparaît, ce lundi 19 juillet, pour corruption dans l’une des nombreuses affaires pour lesquelles il est poursuivi. Elle concerne des contrats d’armement passés avec l’industriel français Thalès dans les années 1990. C’est la première apparition publique de Jacob Zuma depuis qu’il est derrière les barreaux. L’ancien président comparaît en visioconférence pour raisons sanitaires, mais aussi pour des raisons de sécurité.
Jacob Zuma fait seulement acte de présence, comme à son habitude, il laisse son avocat batailler pour lui. Et comme d’habitude encore, c’est son équipe juridique qui cherche à repousser ce procès. Son avocat considère qu’une audience virtuelle est une atteinte aux droits de son client et exige un report. Le parquet déplore une tactique bien connue du clan Zuma pour échapper à la justice par tous les moyens.
Jacob Zuma est, lui, en direct par visioconférence de la prison d’Escourt, dans le KwaZulu-Natal. Une semaine et demie de détention ne l’ont pas changé physiquement. Il est apparu en bonne santé, habillé en costume cravate, grosse montre dorée au poignet, depuis une salle quelconque. « Ça fait du bien de te voir vivant papa », a tweeté Dudu Zuma l’une de ses filles.
La crainte de nouvelles violences
Dans ce procès pour corruption, il fait face à seize chefs d’accusation. Il plaide non coupable, mais rien à voir avec ce pourquoi il est en prison aujourd’hui, un outrage à la justice, et les autorités redoutent un regain de violence de ses partisans. Alors, par mesure de sécurité, le palais de justice est donc bien gardé.
Cette audience, même virtuelle, faisait craindre de nouveaux débordements. La Cour de justice de Pietermartizburg a été protégée par des blindées de l’armée sud-africaine. Même si le calme est revenu dans le pays, le souvenir des pillages déclenchés par l’incarcération de Jacob Zuma invite à la prudence.
L’ancien chef d’État n’était pas seul devant les juges. 1 000 personnes ont comparu devant les tribunaux pour leur participation aux émeutes. La Cour de justice de Pietermartizburg dira ce mardi matin si oui ou non la demande de report du procès pour corruption de Jacob Zuma est acceptée.
RFI