La sortie médiatique effectuée par l’Unamab il y a juste une semaine au TPI de Cotonou au sujet de la suppression du droit de grève des magistrats a été l’occasion pour plusieurs secrétaires généraux d’annoncer une gigantesque marche sur l’Assemblée nationale ce jeudi 10 juillet pour manifester leur désapprobation. Il y aura de l’électricité dans l’air à Porto-Novo ce jour.
Les travailleurs de la justice sont déterminés et leurs responsables, entre autres les secrétaires généraux KAKPO Bessé Kuassi, Clément DASSI et KOUTON S. Dominique respectivement du SYNTRA-JUSTICE, du SYNTRAJAB, du SYNAGOJUB et le porte-parole du COSYNAB ne sont pas les seuls à apporter leur soutien au Syndicat des magistrats. L’Unamab a le soutien qu’elle recherchait. Celui des secrétaires généraux des centrales syndicales et confédérations syndicales : CGTB, CSTB, CSA-BENIN, COSI-BENIN et l’UNSTB. Pascal TODJINOU de la CGTB, Paul Essè IKO de la CSTB sont unanimes. « Le dialogue qui va conduire à la suppression du droit de grève des magistrats » trouvera les travailleurs sur son chemin». Propos de Pascal TODJINOU soutenu par Paul Essè IKO de la CSTB qui déclare: « Personne ne peut enlever le droit de grève aux magistrats si nous sommes debout ».
Ces secrétaires généraux de centrales et confédérations syndicales soutiennent donc le droit de grève qui selon eux est un droit constitutionnel. Selon eux, le Bénin a ratifié des accords internationaux qui le contraignent à le respecter. Pas question que l’Exécutif, ni le législatif interdisent la jouissance. Les travailleurs expriment ainsi leur soutien à l’UNAMAB et promettent de combattre la proposition de loi de la quarantaine de députés portant retrait du droit de grève des magistrats.
A l’opposé, Djibril Debourou et des députés signataires affirment que le droit de grève a été supprimé dans certains pays démocratiques, comme la France. « Nous n’avons pas la même Constitution que le Sénégal, l’Afrique du Sud… ». répond le président de l’UNAMAB. Quant à l’Ambassadeur de France au Bénin, elle a déclaré à la presse locale que les magistrats font la grève en France. La marche de ce jeudi est l’une des actions prévues pour contraindre les députés à retirer leur proposition de loi. Une initiative qui pour les députés signataires ira à son terme. D’ailleurs, le sujet est en étude en commission et sera abordé aujourd’hui.
Les travailleurs iront donc défier les députés dans leur « quartier général ». Des propos incendiaires seront au rendez-vous. Il y aura donc de l’électricité en l’air. Et les forces de l’ordre ne manqueront pas de jouer leur partition.