(« Il faut sévèrement réprimer la boulimie du pouvoir au sein de la majorité présidentielle », conseille-t-il)
Armand Affossogbé du Bloc républicain, Irénée Agossa du parti Union progressiste le Renouveau et Mohamed Okry Assogba du parti de l’opposition Les Démocrates étaient sur le plateau de l’émission Dimanche C’ Politique de la chaîne de télévision E Télé , ce dimanche 5 janvier, pour décrypter l’actualité de l’année 2024. Abordant le dossier de tentative de coup d’État contre le président Talon, Armand Affossogbé a déploré la situation. Il appelle à réprimer avec la dernière rigueur la boulimie du pouvoir au sein de la majorité présidentielle.
C’est d’abord Mohamed Okry Assogba du parti Les Démocrates qui a planté le décor pour dire que les mis en cause sont de la majorité présidentielle et qu’il n’avait pas à faire beaucoup de commentaires parce que l’affaire est pendante devant la justice. Et il poursuit pour se demander que si les faits étaient avérés, quelles seraient les mobiles ? Cette interrogation a fait bondir le représentant du parti Bloc républicain Armand Affossogbé qui a situé toute suite les mobiles qui ne sont, selon lui, rien d’autres que la boulimie du pouvoir. Qui est Olivier Boko ? Se demande t il ? C’est presque le président de la République. Olivier Boko est un ami frère du président Talon et ils ont dirigé le pouvoir ensemble pendant près de 9 ans. C’est vrai poursuit -iI, il faut reconnaître la présomption d’innocence, mais je dis que ce n’est rien d’autre que la boulimie du pouvoir et cela doit être sévèrement réprimé au sein de la majorité présidentielle pour décourager de tels agissements.
Armand Affossogbé appelle pour terminer le procureur spécial Mario Métonou à tout moment que cela est nécessaire, de monter au créneau pour éclairer l’opinion puisque le verdict est vivement attendu par tout le peuple béninois.
Quant à Irénée Agossa, il a expliqué que les béninois ont conjugué depuis 1990 au passé les coups d’État et que maintenant le système partisan implémenté par le président Talon a montré la voie de la conquête du pouvoir à travers le militantisme dans les grands ensembles des partis politiques. C’est la seule issue pour conquérir le pouvoir par l’organisation des élections libres, équitables et transparentes.
Parlant de la relecture ou non du code électoral pour les élections générales de 2026 , Irénée Agossa et Armand Affossogbé disent non à une relecture. « Nous irons aux élections avec ce code en l’état », a martelé Armand Affossogbé. Il explique qu’il s’agit de passer un examen et qu’il n’est pas question de pleurnicher sur son sort qu’on va échouer à cause des dispositions des 20% dans toutes les 24 circonscriptions électorales à réunir par les partis pour lever des sièges. « Nous devons travailler sur le terrain pour convaincre le peuple à adhérer à notre programme d’actions ».
Irénée Agossa a laissé entendre que la fixation des 20% est une disposition qui permet de promouvoir les grands ensembles de partis politiques au détriment des partis ethnicisés connus auparavant.
Quant au représentant du parti Les Démocrates Mohamed Okry Assogba, « nul ne peut atteindre les 20% dans toutes les circonscriptions électorales ». Il prédit qu’un vide juridique se pointe à l’horizon. Si un parti venait à rater les 20% dans une circonscription électorale, quelle sera la décision de la cour constitutionnelle qui est restée muette, se demande-t-il. « Nous allons finir les élections dans la paix et nous allons revenir sur le plateau pour faire le point », a lancé Okry Assogba à ses interlocuteurs qui l’accusent d’être alarmiste et de ne pas travailler pour convaincre le peuple dont il se réclame.
Adrien HOUNVENOU